jeudi 31 janvier 2008

La Bialowieza Puszcza

Puszcza est un vieux mot polonais qui veut dire «forêt vierge ».


A cheval entre la Pologne et la Biélorussie, le demi-million d’acres de la forêt de Bialowiesa renferme les derniers fragments de la forêt européenne à l’état primitif.
Ici les frênes et les tilleuls culminent a 45 mètres, et couvrent de leur ombre un enchevêtrement humide de charmes, de fougères, d’aulnes, de sureau de 2 mètres de diamètre, et de gros champignons.

Les chênes sont tapissés d’un demi millénaire de mousse.

Les bosquets de bouleaux et de trembles témoignent d’une époque où les seigneurs des lieux, peut-être trop occupés à la guerre, délaissèrent la chasse assez longtemps pour que ces essences recolonisent les clairières.
Sous leur ombrage poussent des jeunes plants des feuillus qui les précédèrent. Petit à petit, ceux-ci vont regagner leur suprématie sur les bouleaux et les trembles, comme s’ils n’avaient jamais disparu.

Lorsque l’on rencontre une bizarrerie, comme une aubépine ou un pommier, on en déduit qu’une maison en rondin a dû se trouver là, depuis longtemps dévorée par les mêmes microbes capables de dévorer les arbres colossaux qui l’entourent.

Tout chêne massif isolé, vieux de 900 ans, poussant au milieu d’un petit monticule recouvert de trèfles signale un crematorium.


Dans la forêt de Bialowiza, la profusion de vie doit beaucoup à tout ce qui est mort. Près d’un quart de la masse organique qui se trouve au-dessus du sol est à différents stades de décomposition, nourrissant des milliers d’espèces de champignons, de lichens, de scolytes, de vers et de microbes.

Toutes ses espèces nourrissent à leur tour des belettes, des loutres, des renards, des lynx, des loups, des chevreuils, des élans, des aigles.

Autant de créatures que l’on ne rencontre pas dans les forêts ordonnées et gérées par l’homme.

C’est le seul endroit où l’on rencontre les 9 espèces de pics d’Europe.

C’est le seul endroit où vit encore le bison bonasus, le bison d’Europe.
Il en reste aujourd’hui 600, du côté polonais. Peut-être également un nombre équivalent du côté biélorusse.
Ces 2 populations sont séparées par un rideau de fer tendu par les Soviétiques en 1980 pour empêcher les fugitifs de rejoindre la Pologne. Aujourd’hui ce mur suit la frontière de l’Union Européenne, et ne sera donc pas près d’être abattu.
Les loups creusent en dessous, les chevreuils sautent, paraît-il, par-dessus, mais le troupeau des plus grands mammifères d’Europe reste divisé, et avec lui son patrimoine génétique.






On trouve donc à Bialowieza la diversité biologique la plus grande de tout le continent, sans qu’il existe pour autant de montagnes ou de vallée à proximité pouvant servir de niches aux espèces locales.
C’est tout bonnement un vestige de la forêt qui s’étendait autrefois de l’Irlande à la Sibérie.




La présence en Europe d’un tel héritage d’antiquité biologique intacte est due aux grands privilèges : ce fut une réserve royale puis tsarine de chasse.
Après la Première Guerre Mondiale, le noyau qui perdura fut déclaré Parc national en 1921, en Pologne.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Göring interdit par décret l’accès à la forêt.
Plus tard, Staline accorda 2/5e de la forêt aux polonais.


Aujourd’hui, l’imperméabilisation de la frontière avec l’Union Européenne, et donc la fuite des paysans vers les villes, de part et d’autre de la frontière, laisse le champ libre aux arbres de reconquérir les champs de patates, en à peine 20 ans. En 500 ans, si l’absence d’hommes se maintenait, une vraie forêt pourrait faire son retour.



Cependant, la Pologne et la Biélorussie justifient l’abattage d’arbres de plus en plus près de Bialowieza dans le but de « rétablir le caractère primitif des lieux ».


Lequel ira plus vite que l'autre ? Les Hommes ou Dame Nature ?





Source : Homo Disparitus, Alan Weisman, 2007

vendredi 25 janvier 2008

Une Société sans Déchets ?

Je vous mets ça juste avant le WE, histoire que vous trouviez le temps de lire : C'EST LONG !
mais instructif, sans vouloir me vanter









Une société sans déchets n’existe pas.

Ce qui existe, de la même façon que l’Humanité a toujours généré des déchets, c’est la réintroduction du déchet dans le système, qui permet d’en faire une matière première, une ressource pour d’autres que le producteur.
Ainsi le déchet n’existe plus.
Dans l’idéal, il n’apparaît même pas.
Quels systèmes existent, ou pourraient exister, dans cette voie là ?
Comment y arriver ?


Tout d’abord qu’est-ce qu’un déchet ?

Liquides, solides, gazeux, boueux, hybrides, …, dans toutes les matières et toute les formes, tout ce qui nous entoure est un déchet en puissance.
C’est donc la versatilité de la nature du déchet, de son lieu et de son mode de production, ainsi que de son producteur qui en fait quelque chose de difficile à gérer :
multiplicité des modes de gestion, et donc des partenaires.



Il existe pourtant dans le monde quelques exemples remarquables de « système sans déchet ».

A Kalundborg il existe depuis les années 80 une zone industrielle qui regroupe une centrale élextrique, une raffinerie de pétrole, une usine de biotechnologie, une usine de panneaux de construction, ainsi qu’un bâtiment administratif. Toutes ces entités s’échangent via pipe-line leurs déchets : cendres, gypse, soufre, azote, phosphore, … Ils servent de matière première pour les unes, au chauffage et à l’éclairage pour les autres.


L’avantage de ce système est de :
- réduire les besoins en matière première et en énergie venant de l’extérieur du système
- réduire les émissions de gaz et de déchets, qui sont réutilisés à l’intérieur du système
- raccourcir le temps d’amortissement des infrastructures (60 millions $ investis, 120 millions $ de revenus annuel)


Il y a evidemment des incinvenients à ce système : il est très rigide. L’un des partenaire ne peut pas changer son mode de production indépendamment des autres, au risque de faire imploser tout le système. Ce dernier ne peut pas non plus accueillir un nouveau partenaire ou en voir un disparaître.

Ce dernier désavantage pourrait ne pas en être un, dans la mesure où il assurerait la pérennité des entreprises, donc des emplois, ainsi que la multiplicatoin de petits systèmes analogues, indépendants les uns des autres.



Ce système où les entreprises sont dépendantes les unes des autres, tout en produisant des biens ou des services très différents, est appelé « symbiose industrielle ».




Kalundbord nous apprend 4 choses :
- déchet = ressource (comme dans un ecosystème classique)
- nécessité de contrôle de la nature du déchet pour en assurer la réutilisation (« eco-conception » : matières recyclables, peu de matières différentes dans le même objet, facilement démontable, matières non toxiques, non hybrides, …)
- nécessité d’infrastructures « pensées pour »
- nécessité d’existence d’une filière de reprise du déchet, afin que ce qui est « recyclable » puisse effectivement être « recyclé »

Ainsi il faut revoir notre paradigme productiviste traditionnel (n'est-ce pas), où déchets et ressources sont illimités. Progressivement on se rend compte qu’ils sont limités tout deux. L’étape suivante assimilera déchet à ressource.


L’éco-conception devra aller de paire avec la mise en place de filières de recyclage : à quoi bon fabriquer un objet recyclable si il n’y a personne pour le recycler ?

Et tout ceci ne sera possible que si les infrastructures le permettent.




La symbiose industrielle suffira-t-elle à gérer tous les déchets produits par notre société ?

Aujourd’hui que voyons-nous ?

Nos déchets sont collectés dans le meilleur des cas, puis brûlés ou enterrés dans des conditions plus ou moins acceptables. Un très faible pourcentage est recyclé.

Qu’entendons-nous par recyclage ?

Le recyclage ets le fait de réinjecter le déchet dans le système de production.
Ainsi le brûler est un recyclage si il y a récupération de l’énergie par-derrière. (Certains pays comme l’Autriche ont choisi de ne pas considérer l’incinération même avec récupération énergétiaue comme du recyclage : choix politique).
Le recyclage comprend également tout ce qui est récupération, réparation, réutilisation, …



Si nous nous mettons à augmenter le taux de recyclage, par exemple dans des installations style symbiose industrielle : très bien.

Cependant, si cette augmentation ne va pas de paire avec une baisse de la production de déchet, nous allons assister à une augmentation des flux de déchets, en matière de volume et de vitesse, avec trafic routier, spéulation, etc…qui viennent avec.

Pour ne pas engorger un système de recyclage qui se veut vertueux, la production de déchets à recycler doit diminuer.

Comment faire diminuer les flux de déchets ?

Rapprocher les centres d’approvisionnement et les centres de désapprovisionnement : favoriser les interactions proches entre centres urbains et centres industriels, et entre les centres incustriels eux-mêmes. Rapprocher ces centres, diminuera le transport, et donc les émanations.

De nos jours, les grands constructeurs d’installations de gestion de déchets (décharges modernes, incinérateurs modernes, …), affirment que des telles installations ne sont rentables qu’à hauts tonnages. D’une part ces sociétés ont intérêt à protéger leur monopole, et d’autre part les centres de désappropriation que nous envisageons ne sont pas des décharges ou des incinérateurs, mais des entreprises pour qui déchet = ressource, qui sont très dépendantes de leurs partenaires et donc ne peuvent pas grossir outre mesure. Des lois doivent venir consolider le système en maîtrisant l’implantation de tels symbioses industrielles.



Dématérialiser le bien, le déchet et l’énergie.
Pour l’énergie et le déchet, il est prouvé que l’on sait fabriquer les mêmes produits avec 10 fois moins de matière et d’énergie : c’est le fameux « facteur 10 ». Ce facteur est considére souvent par les lobby comme trop élevé, et à été réduit à 4. L’Europe, par exemple, s’est fixée comme objectif de réduire d’ici à 2050 ses émissions de CO2 par 4.
Les producteurs d’énergie et de technologies utilisées de nos jours les qualifient de plus en plus « clean ». Il n’exiets en réalité pas de process entièrement « clean ». Ce qu’il faut chercher ets le « light », le plus en plus neutre vis-à-vis de l’environnement.

Par exemple : l’éco-technologie qui fait faire le travail par des bactéries (renouvellement d’air dans les capsules spatiales), ou par les milieux naturels (épuration des eaux urbaines par les marais). Le principe étant d’ajouter le moins possible d’énergie d’origine « anthropique » pour arriver aux même résultats sanitaires ou autres qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne le bien, c’est une révision complète de notre société qu’il faut remettre en cause.
Notre société est une société de propriété et de consommation. Il faut la transformer en une société d’utilisation, de fonctionnalité : peut importe que la voiture soit à moi, tant qu’elle roule, peut importe que le stylo soit excessivement bien manufacturés avec 4 plastiqes différents tant qu’il écrive et qu’il ne me fasse pas mal aux doigts, …

Evidemment on ne demande pas de remettre en cause l’évolution technologique, le design agréable aux yeux. Mais le remplacement d’une pièce au lieu de l’appareil entier, qui n’en a pas rêvé ? Que m’importe que mon imprimante soit neuve et qu’elle soit à moi, tant qu’elle imprime. Elle est cassée ? Messieurs, venez me remplacer la pièce défectueuse.

Ce système appelle une standardisation des pièces, des biens, mais aussi un changement au niveau des systèmes de garantie : non plus selon l’âge mais selon le bon fonctionnement.
Bientôt la nanotechnologie permettre de changer la forme de votre cafetière sans générer aucun déchet.

L’avantage de ce système est qu’il retiens le plus possible de matière hors du chemin des déchets, qu’il favorise l’emploi qualifié, au plus près des gens : donc relocalisation des activités. C’est-y-pas merveilleux ?



Comment impliquer les entreprises, les gens, … ?
L’actionnariat évidemment.
L’éco-conditionnalité des achats, des subventions, des process.
L’internalisation par les entreprises des coûts environnementaux. Cela rend l’agriculture biologique plus compétitive que l’intensive, par exemple.
Et surtout l’arme fatale : une taxation sur les ressources et non sur le travail.


Evidemment tout cela implique de nombreux bouleversements structurels.
Il faut trouver les étapes intermédiaires qui nous permettront d’avancer.
















Alors, ça vous a plu ? J'ai pas été trop vite ?

mardi 22 janvier 2008

L’orchestre municipal

Of course tout le monde a en tête l’orchestre philharmonique, composé des meilleurs instrumentistes du pays, et jouant la 9e de Dvorak les yeux fermés de par le monde.


Et tout le monde a aussi en tête l’orchestre du patelin, qui joue aussi la 9e, mais seulement le 1er mouvement, sans nuances et le plus vite possible parce que bon, par 0°C, entassés sur une estrade, face à un public tout aussi refroidi et bavard, sous le zoli ciel étoilé...voilà quoi.


Je vous jure que ma flûte est restée collée à ma lèvre et qu’une aile de givre s’est formée instantanément à mon premier souffle.

Ca fait bizarre de jouer d’un instrument par cette température : on sait qu’on bouge les doigts mais on ne sent pas vraiment où ils tombent.





Les répétitions de ce genre d’orchestre sont soit épiques soit désespérantes.
Il faut signaler que les ¾ des musiciens sont à la retraite depuis une vingtaine d’années, avec dommages collatéraux :


Le chef d’orchestre : « Bon, on va reprendre à la lettre Cééééééé !!! HOPHOP HOOOOOOOP !!! LETTRE Céééééééé !!! » (les lettres servent de point de repère sur la partoche, enfin en règle générale)
Le tubiste (76 ans, un accent de cailloux roulés) : « Quoié çaé ? qu’ess-y dit ? »
La flûtiste (82 ans, bouchée et bavarde, qui était en train de vous briefer sur son mariage : 1940, tout le monde en deuil) : « Hâein ? Lettre C ?? Ouais bah attend hein, faut qu’on trouve !...ha bah y a pas d’lettre sur c’te partition !! »



Désespoir du chef et de votre serviteuse qui se retrouve à pointer sur toutes les partitions qu’elle peut atteindre avec sa flûte la Lettre Cé susnommée.



47 secondes plus tard, on démarre à Lettre Cé.



Le chef : « Naon, les trombones !! Cééééééé la Lettre ! Cééééé comme C’est pas bien »
Les trombones « Aaaaaaaah C !???!! on a entendu O/K//L/P/M/S/I/… (au choix) »




Fin de répète, Dvorak et plein d’autres doivent se remettre à respirer, les percussions sont soulagées de n’avoir pas pété cette fois encore, on range et on se taille.



Le chef : "Ah les enfants ! pour le concert, on joue à 17h15 donc vous êtes en place à 17h00 »
Tous « ouais OK»

Jour de concert, 17h30 : les derniers arrivent…




Soupir.

lundi 21 janvier 2008

juste pour rigoler

le messieur qui nous fait visiter son entreprise qui récupère le mercure dans les piles de montre



nous explique son process qui consiste à distiller de la pile broyée pour récupérer le sus-dit mercure, ainsi que


"la buée issues des vapeurs des soupirs de mercure, comme dirait notre ami Shakespeare"



y'm'plaît c'type











Bon, sinon : quelle est la différence entre un malheur et une catastrophe ? demanda un jour la reine d'Angleterre a Machinchouette.


Machinchouette : "Le Parlementaire Troucmiouche tombe dans la Tamise, c'est un malheur ; on le repêche, c'est une catastrophe".











Fin.

jeudi 17 janvier 2008

Tot*al contrôle

L'Erika avait sombré dans le golfe de Gascogne le 12 décembre 1999, son naufrage entraînant une marée noire qui a pollué 400 km de côtes françaises et tué plus de 150.000 oiseaux.

Le jugement intervient après sept mois de délibéré suivant quatre mois d'audience.



Résultat des courses : 192 millions d'euros à partager entre l'Etat, les régions de Bretagne, Poitou-Charentes et Pays de Loire...dont 375 000 € de la part de T, le reste de la part de l'armateur, de la société chargée de la surveillance de l'état du bateau, ...., et je me demande si l'assurance ne jouerai pas aussi un peu...nous, quoi.


Pourquoi si peu pour T. ? Parce que T. n'est accusé que d'avoir été peu exigeant dans le choix de son navire de transport.

OK. Bon, pourquoi pas ?


Regardons les points positifs de l'affaire :
pour la première fois une "catastrophe environnementale" trouve à qui parler en matière judiciaire. Fera-ce jurisprudence ?
Bon, on verra.



Regardons les points négatifs :
pas mal d'associations ont été déboutées de la liste des bénéficiaires des indemnisations. J'aimerai bien savoir lesquelles d'ailleurs.

Je me demande si moins de 400 000 € + une image légèrement déteintée suffiront à reponsabiliser des firmes comme T., même si une autre société était chargée de la surveillance de l'état de notre poubelle flottante.
J'aimerai bien savoir comment ça se passe pour une firme pétrolière pour choisir son tanker de transport. Existe-t-il une clause dans le contrat qui l'a lie à la fameuse société assurant la salubrité du navire ?


Et puis pour finir : la soit-disant "catastrophe environnementale" n'en était pas vraiment une, comme vous avez peut-être pu l'entendre.
On a fait bien plus de dégâts à tenter de nettoyer ces plages que si on avait laissé la mer faire le travail.
Evidemment ça aurait prit plus de temps, et les touristes seraient allé voir ailleurs. Ce qui explique que le nettoyage à la main soit nécessaire.
Mais après tout, le mazout ça n'est qu'un agglomérat concentré de bactéries mortes il y a plusieurs millions d'années. C'est dégueulasse et toxique, mais c'est presque naturel !!

huhuhu

mercredi 16 janvier 2008

Dans l'eau du temps

Les chimistes sont de grands enfants.
Sans vouloir dénigrer cette science qui nous a beaucoup apporté, voici une petite histoire pleine de ... rebondissements.

Il était une fois, un jour où les chimistes eurent la curieuse idée de fragmenter les longues molécules d’hydrocarbures de pétrole brut et de les mélanger pour voir.
Ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'ils inventèrent alors le plastique.

L’ajout de chlore à ces molécules produisit le PVC (qui nous préserve du froid l'hiver, avec les fenêtres en double vitrage), l’ajout simultané de gaz produisit le polystyrène (qui nous permet de manger du poisson bien frais et de ne pas casser nos écrans plasma en les ramenant de la FN*AC). Puis apparut le nylon qui fit accepter le plastique dans la vie moderne, et tourner la tête des messieurs.



Aujourd’hui on retrouve du plastique dans quasiment tous nos objets.
Il existe des plastiques durs, élastiques, des qui flottent, des qui coulent, des transparents, des flashy, ...

Fin de l'histoire ? me direz-vous.
Oui, vous répondrai-je, maintenant les enfants vont se coucher, les choses sérieuses arrivent.



La controverse qui s’élève depuis quelques années contre les plastiques attaque plus précisément les emballages, les sacs, les bouteilles.
On connaît tous les efforts effectués pour maîtriser la quantité de plastique que nous jetons quotidiennement : allègement des bouteilles, suppression des sacs de caisse, taxe à l’achat, sacs biodégrdables, ...
Mais bon.

Le sac plastique soit disant « biodégradable » se révèle souvent n’être qu’un mélange de cellulose et de plastique. En réalité ce sac est « fragmentable » : une fois que la cellulose aura été dégradée, le plastique restant se présentera en petits morceaux, moins visible...mieux ingérable par de petites bêtes...



Que deviennt nos plastiques jetés de nos jours ?
Avec un peu de chance ils finissent dans les décharges modernes où ils pourront tranquillement se décomposer pour les siècles des siècles à venir.
Seulement, on le sait, la chance ...mmmmouais...voilà, quoi.
De nos jours il y a plus de plastiques fabriqués qu'enfouis ou correctement incinérés.
Donc intéressons-nous au plastique qui échappera aux mailles (lâches) du filet de la valorisation.




Imaginons un sac prit dans les branches d’un arbre. Petit à petit, sous le soleil, le vent, la pluie, ..., il se fragmente et libère des petits bouts de plastique qui, s’ils ne sont pas ingérés par une chèvre, se retrouveront d’une façon ou d’une autre dans la mer.

En suivant les courants et les vents, ce bout de plastique aura de grandes chances de se retrouver dans...La Grande Décharge de Pacifique.

Moukmouk en a récemment parlé avec image satellite à l'appui.


Cet endroit, grand comme le Texas, entre Hawaï et la Californie, est généralement évité par les marins, en raison de la présence continuelle d’un tourbillon d’air chaud, à haute pression et à rotation lente, en provenance de l’équateur et qui aspire le vent sans jamais le rendre.
En-dessous, l’eau s’ecoule dans le sens des aiguilles d’une montre, lentement, jusqu’à un creux central.


Les bateaux naviguant ici pourraient s’apparenter aux brises-glace, sauf qu'au lieu de glace, c’est plutôt des tasses, des capsules, du fil de pêche emmêlé, des bouts de polystyrène expansé, des anneaux de packs de bière, des ballons crevés, des restes d’emballage de sandwichs, et d’innombrables sacs en plastique.


D’où viennent ces plastiques ?
Tout d’abord il faur savoir qu’un plastique qui peut à la rigueur se dégrader plus ou moins sous le soleil, ne peut certainement pas le faire dans l’eau froide et salée.
Ensuite, en 1975, déjà, la National Academy of Sciences avait estimé que la totalité des navires de haute-mer deversaient chaque année plus de 3,5 millions de tonnes de plastique.
Plus récemment, on a démontré que la marine marchande mondiale jetait par dessus bord environ 640 000 conteneurs en plastique par jour.
(voir Source, plus bas)

Cette mer de plastique n’est pas seulement composée que le plastique visible. C’est en fait une couche de plastique à la surface de la mer, de plusieurs mètres d’épaisseur.
On peut voir dans les méduses des petits granulés de couleurs vives, qu’elles ont prit pour des œufs ou du krill. Ces méduses seront mangées par...qui sera mangé par...qui sera mangé par...



D’autre part, depuis 50 ans que nous produisons des plastiques, nous n’avons aucun recul sur leur décomposition, leurs incidences sur les écosystèmes en matière de diffusion d’hydrocarbures ou des multiples produits chimiques dont ils sont enduits.

Ce qu’on sait par contre sur les petits fragments de plastique facilement ingérables, c’est qu’en mer ils agissent comme des éponges à PCB et DDT.



Le DDT est un herbicides, et le PCB ramollit les plastiques, est un lubrifiant, et rend accessoirement à la longue les poissons, les ours blancs, et tous leurs amis hermaphrodites.

L’usage du PCB est interdit depuis les années 1970, le DDT est couramment utilisé. Mais leur décomposition est extrêmement longue, et on en retrouvera encore des traces pour des siècles et des siècles à venir.

Ces bouts de plastiques donc, s’imprègnent de PCB jusqu’à des niveaux un million de fois plus élevés que celui de la mer environnant.








En 2005, on estime que la superficie de la décharge du Pacifique est proche de celle de l’Afrique (10 ans avant on parlait de la superficie du Texas...). Et je ne parle là que de la superficie. L’épaisseur ? sais pas.

Et ce n’est pas la seule : la planète compte 6 autres grands tourbillons océaniques tropicaux tous engorgés de détritus.



source : "Homo Disparitus",Alan Weisman, 2007







Bon voilà : je vous avais prévenu.
En fait c'est dangereux les vacances : c'est à ces moments là qu'on a le temps de lire les bouquins les plus déprimants.

mardi 15 janvier 2008

avant de vous en remettre une couche

j'ai dans mes tiroirs quelques posts bien corsés sur l'environnement, les déchets, la fin du monde et l'apocalyose interstellaire

c'est assez déprimant à rédiger en fin de compte
j'imagine qu'à lire aussi


ne vous inquiétez pas je vous les envoie dès demain


d'ici là je me suis dit qu'un peu de légèreté ne serait pas complètement hors sujet





dehors c'est quasiment la tempête, le ciel est gris anthracite, et mon parapluie orange en pâlirait presque

c'est amusant : avant d'aller en cours il faut traverser le lac qui s'est formé devant le batiment

(c't'architecture des années 70 ça vaut pas un clou)


après il faut se mettre à deux pour bien fermer les fenêtres de notre salle de cours

une fois que la pièce est hermétiquement fermée, et après deux ou trois heures de cours, une lente odeur commence à émerger


malgré le fait qu'un troupeau d'humain massé dans une pièce non aérée ça pue, mais que quand on en fait partie, du troupeau, on ne s'en rend pas compte, toutes nos narines commencent à sentir cette odeur...comment dire...d'ordures


et ça tombe bien!!! me direz-vous, puisque je fait des études de déchets !!

ben voyons




vous savez quoi ?
on avait oublié la poubelle à compost...

mercredi 9 janvier 2008

Vedi Napoli e poi muori

Naples compte environ 975 000 habitants, pour une agglomération qui en regroupe plus de quatre millions et qui en fait une des plus grande citée méditerranéenne, loin devant Marseille.

Le grand Naples est la deuxième plus importante conurbation italienne, après celle de Milan. Couplée à une riche histoire, cette taille donne à Naples le titre officieux de « capitale du Sud. »


OK.



Maintenant vous avez tous, gens informés que vous êtes, entendus parlé des derniers événements qui ont eu lieu à Naples.


En résumé : l'état d'urgence a été donne en 1994, aujourd'hui les décharges autour de la ville sont pleines, les ordures sont laissés dans les rues depuis des semaines, ça pue, c'est infect, les gens sont pas contents et l'été arrive.



Question : pourquoi les décharges sont-elles pleines ?

Réponse : parce que dans cette région, le taux de recyclage = 7%, ce qui est largement inférieur à ce qui se fait partout ailleurs en Italie (moyenne national = 35%), et en Europe.

L'incinération n'est pas vraiment une solution car c'est très cher, les normes sont mises à jour quasiment tous les ans.

Les décharges sont des équipements publics. Celles de la région de Naples reçoivent des déchets industriels (en cachette, pendant la nuit), et des déchets venus d'ailleurs, d'Italie voir des pays limitrophes, voir plus loin.
Pourquoi ?
Parce que les coûts sont ici 10 fois moins chers qu'ailleurs.
Et oui ! Pour enfouir mes déchets il faut bien que je paye celui qui va le faire ou celui chez qui on va enfouir. A Naples, c'est pas cher du tout.
Pourquoi ?
La Camorra. Chiffre d'affaire annuel estimé = 10 milliards d'€.
Plus que la cocaïne ou les armes.

Résultat ?
On estime que les déchets stockés ici illégalement formeraient une montagne de plus de 14 000 mètres de haut. (Everest = plus de 8000 m. Hawaï qui est en réalité la plus grande montagne au monde = à peu près 14 000 mètres)
BOUM !! Hawaï à Naples !! Avouez c'est le paradis !!


Question : pourquoi n'a-t-on pas ouvert de nouvelles décharges ?
Réponse : il n'y a personne pour décider de l'ouverture de ces nouvelles décharges. Toutes les têtes des administrations sont soupçonnées d'être à la solde de la C.
La situation est bloquée.



Est-ce le seul problème ?

Avec le volume et la quantité des déchets, vient la toxicité.
Les décharges ne sont évidemment que des trous. Hors les déchets, ça suinte.
Et ça suinte quoi ?
Des métaux lourds, des dioxines, des beuârk... qui se retrouvent dans l'eau...que les habitants boivent, ou se baignent dedans...ou dans l'herbe que mangent les vaches, ou dans l'eau des poissons, ...

et en plus ce qui est rigolo c'est qu'on peut supersposer les cartes de brûlages interditrs de déchets illicites avec les cartes de cancer, de mortalité infantine, et j'en passe.







Bon.
Maintenant : la situation est-elle à la base ingérable ?
Récapitulons :
Beaucoup de déchets, comme partout ailleurs.
Des déchets déversés illicitement, comme partout ailleurs (j'ai vu la photo d'un camion débourbeur déversant sa cargaison dans le fossé au bord de la route...à Angers, ville accueillant le siège de l'Agence pour le Développement Et la Maîtrise de l'Energie...hum).
Un problème de place pour les décharges, comme partout ailleurs (en France aussi il y a un lobby des principaux prestataires en matière de décharges : "oui mais monsieur il faut nous payer plus parce qu'on a vraiment boucoup du mal à trouver une ancienne carrière pour faire une décharge, oh làlà voui madame").


Bon alors qu'est-ce qui cloche ?
Mauvais gestion, mafia, je-m'en-foutisme écologique, intérêts particuliers, administration inexistante.


On entend parallèlement à tout ça que le populations manifestent de plus en plus contre les organisations mafieuses.
Suffira-ce à court terme pour régler le problème ?
Probablement pas, puisque rien que pour construire les équipements nécessaires il faut du temps.
Mais à moyen terme, si les régions limitrophes donnent un coup de main, pour détourner de Naples les flux de déchets, et si la mafia y mettait un peu du sien...

vendredi 4 janvier 2008

j'ai un peu mal

suis allee faire du ski


premiere fois depuis 5 ans



je suis pas si nulle que certains se sont plut a esperer (je fais la greve des accents pour la bonne raison que ce drole de clavier que j'use et qui n'est pas le mien, n'en a pas)



hier, en 4h et une germknödel au milieu (germknödel = plat mangeable s'apparentant visuellement a une fesse poilue baignee de sueur, qui est en fait gustativement un boule de pate un peu spongieuse, garnie d'une epaisse confiture de pruneaux, recouverte de quelaues grammes de pavot et d'une louche entiere de beurre fondu)

(a vous de juger)



(c't'excellent !!)


bref, disais-je avant d'etre grossierement interrompue par moi-meme, comme dirait l'autre, je ne me suis fendue la margoulette que 3 fois.


une en beaute, avec croisement des pointes et perte d'un ski.



puis 2 fois, ou j'etais en train de m'arreter artistiquement; et ou a les skis se sont effectivement arretes ... mais pas moi.

D'experience c'est tres pratique pour tomber dans les bras d'un bel inconnu : tout en douceur mais neanmoins ineluctable.