mardi 23 décembre 2008

Tricot et scoubidou

Récapitulons :

Dimanche matin : 1e cours de tricot

Dimanche soir : 4 rangs de faits et 2e leçon via skype à 6000 km de distance pour apprendre un second point

Hier Lundi : 6 rangs de faits dont 2 dans le RER

Ce matin Mardi : pas de tricot dans le RER mais je surprends la conversation suivante :

"Hier j'ai vu une nana faire du tricot dans le RER. Elle avait l'air de galérer mais ça m'a donné une idée : je vais faire des scoubidous pour mes nièces."

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Je suis devenue aussi rouge carmin que le tricot en question et je me suis demandée ce que je préfèrerai recevoir pour Noël :
un tricot ni fait ni à faire et même pas fini ou ... un scoubidou.

samedi 6 décembre 2008

Depuis le temps qu'on le sait

Depuis quelques années on me surnomme de temps en temps "La Reine des Plans Foireux".

Ceci grâce à quelques amusantes historiettes aussi improbables les unes que les autres, inattendues et surtout à force, terriblement typiques.

C'est presque comme si on pouvait s'y attendre...avant même que je commence à parler.

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Ce qui ne m'était pourtant jamais arrivée c'est : LA JOURNEE COMPLETE DE PLANS FOIREUX.

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Aujourd'hui c'est fait.
Tellement fait que l'Elu me dit : "Euuuuhh... T'es sûre de vouloir venir à la soirée avec moi ? Passke je voudrais pas que le métro explose ou que je tue un caniche..."


Hors le fait est que si d'explosion il n'y a point eu, ni de caniche écrasé, j'ai failli brûler mon immeuble, casser le col du fémur d'une mémé, passer 2 ou 3 fois sous les roues d'un camion, et tabasser un alcoolo.

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Et en plus j'ai mis ma soeur dans la m...

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Et j'ai crevé mon vélo

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ET j'ai filé mon collant en laine que j'adore depuis 5 ans qu'il me suit fidèlement.

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Le tout en 5 heures de temps.


H0 : réveil tardif et lent, habillage encore plus lent, vidage et re-remplissage de l'armoir après avoir réussi à décider ce que je mettrai.

H1 : je met un crumble et des flans à la pomme dans le four. Pendant que ça cuit, je vais faire les courses (pas faites depuis plus de 2 semaines, c'est la dèche).

Jusque là tout va bien.

Fin H1 : je sors les flans à la pomme du four, baisse la température du four pour laisser le crumble finir de cuire en douceur. Je prépare tout un tas de trucs à descendre quoi aux poubelles, quoi à ma soeur, quoi à la boîte aux lettres (cette fois sans oublier de timbrer).

H2 : je sors avec les poubelles, la lettre, les flancs, des trucs et des bidules. Je sors mon vélo qui n'a pas crevé depuis 3 utilisations (un record). Je fixe tout le joyeux monde sur le porte-(avion) et j'y go.

Premier arrêt : achat du cadeau Noël de la soeur (toujours la même)
Deuxième arrêt : chez l'indien pour regonfler les pneus
Puis 20 minutes de trajet normal jusqu'à chez la soeur.

H3 : Super, on blablatte, on se détend, tout va bien. Je vais aux toilettes (dans la cour de l'immeuble, et on sait comment elles sont généralement celles-là) et je me rends compte A CE MOMENT PRECIS que le crumble est toujours dans le four


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Je vérifie l'heure : ça fait donc 2h/30 qu'il y est.

Catastrophée mais rhabillée je surgie chez la soeur, lui éructe la situation, m'habille et file vers le vélo que je croyais fidèle pour retourner en 4e vitesse à l'autre bout de Paris.

HORREUR : crevé.


Déjà passablement énervée je retourne chez la soeur qui pleure de rire affalée sur son établi, qui me tend obligamment sa carte de transport pour un rapide aller-retour en métro.
Je me rue dans le métro, et en pleine crise d'asthme je dégaine la-dite carte pour passer la barrière puis passe 20 minutes à insulter le métro, le conducteur, le voisin et les touristes.

Sortie du métro. Je cours de moins en moins vite au 4e étage en essayant de détecter la moindre fragrance de brûlé. Et le chien du 2e se déchaîne derrière sa porte, sans que j'arrive à trouver un second souffle pour lui donner mon sentiment en retour.

Maïté soit louée, le crumble est à peine cramé...


Soulagée et calmée je repars vers le métro en imaginant déjà dire à la soeur : "Alors ? t'as chronométré ? hinhin ch'suis trop forte".

Je re-dégaine la carte magnétique et me prend la barrière en pleine gueule. Je regarde ma main...où je ne vois plus que l'étui de la carte...sans carte à l'intérieur...


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Et là, la station a retenti d'un énorme "MEEEEEERDE ET MERDE ET RE MEEEEERDE !!!!!!!!!!!" et y a eu comme un blanc de 5 secondes jusqu'à ce que le métro arrive. (J'imagine que les touristes de ce beau samedi ensolleillé en auront eu pour le frais concernant la grossierté des français)




Je me retape tout le trajet inverse, je bouscule une mémé en voulant éviter son essuie-main...pardon son chien, et la rattrappe avant qu'elle ne s'écrase en m'éclatant 2 vertèbres (passage légèrement hyperbolé).


De retour chez la soeur, compréhensive et prise d'un fou rire chronique et non comunicatif, je n'ose plus en sortir, même pour aller chercher les cadeaux de Noël comme j'avais prévu de faire.


Et là, 2 autres heures passent. Je me persuade que c'est fini les emmerdes.


H5 : je remarque que j'ai 5 appels en absence.

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J'avais RDV avec une copine, pas vue depuis des mois, qui m'a attendue comme une cruche pendant x temps à l'endroit que je lui avait proposé la veille.

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C'était une heure plus tôt.




Morte de honte je me décide à rentrer, persuadée que les emmerdes ne sont pas finies et qu'il va falloir faire gaffe en rentrant
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un samedi soir à Paris (autant dire HongKong un soir de fête nationale)
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de nuit
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sur un vélo crevé
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pendant une journée maudite.



Je ne vous dit pas l'angoisse.

Je me suis mise une girouette à la place du cou et j'ai déballé tous mes chapelets d'insultes en stock.
Tout le monde y est passé : les 3 voitures dont 1 qui m'a fait la meilleure queue de poisson de ma carrière de vélo (en plein tournant, par la droite, sans clignotant et sur couloir de bus. Come quoi j'avais raison de croire que le sort n'en avait pas fini avec moi), les touristes qui s'étaient donné le mot pour se jeter dans mes pédales.

Les seuls pour une fois dont je n'ai pas eu à me plaindre sont les bus et les taxis.





Une fois arrivée en bas de chez moi, indemne, là où la vigilance se relache, je me fais aborder par le clodo saoûlé de la rue, qui se plante devant ma porte et s'appuie sur mon vélo :
"Eh béh la p'tite dame elle habite là ? ben on s'embête pas ! Attend j'vais t'aider ! Allez les gars on va l'aider !" dit-il en parlant 40 centimètres en-dessous de mes yeux.


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Et là, illustres inconnus, famille, amis, j'ai le regret de vous dire que j'ai craqué.



Mais attention : un craquage contrôlé de manière inversement proportionnelle.


C'est-à-dire que le volume a suivi une courbe croissant de plus en plus rapidement (y a un mot technique pour ça je crois : asymptotique).


Quand j'y repense je comprend la réaction du mec : il a lâche mon vélo comme s'il s'était brûlé et ses copains ont fermés leurs gueules avinées.
J'ai transformé mes yeux en poignards et j'ai commencé par un très bas "casse-toi, casse-toi" et j'ai fini par une très fort et très sec "DEGAGE!".
Et là pareil, y a eu...allez...2 secondes de blanc dans la rue.



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Et le chien au 2e étage s'est abstenu.