jeudi 13 mars 2008

Histoire du Pneu

On dit « un pneu en caoutchouc ».

Qu’est ce que le caoutchouc ?

C’est un élastomère : un type de polymère.

On croit en voir partout pourtant, la tendance qu’à cette substance naturelle à devenir gluante sous l’effet de la chaleur, puis à se raidir voir à éclater sous l’effet du froid en limite les applications pratiques.

Jusqu’à ce qu’un quincaillier du Massachusetts, y mélangea du soufre et constata que le mélange ne fondait pas sur la poêle.

Le processus mit ainsi au point s’appelle la vulcanisation, et consiste à lier de longues chaînes de polymère de caoutchouc avec de petits fils d’atomes de soufre, les transformant ainsi en une seule molécule géante.

Une fois le caoutchouc vulcanisé (chauffe, piqueté de soufre, puis moulé) l’énorme molécule prend la forme du moule et ne l’a perd plus jamais.

Ne constituant donc qu’une seule molécule un pneu ne peut être refondu, et le caoutchouc ne peut donc resservir.



Oui mais vous me dites que les pneus d’aujourd’hui ils sont synthétiques.

Alors : qu’est ce qu’un pneu synthétique ?

Recette : prendre du phytoplancton mort, le planquer à plusieurs centaines de mètres de profondeur pendant pas mal de millions d’années.
Une fois qu’il s’est transformé en une sorte d’huile, tu fais chauffer dans une tour de distillation. Tu récupères le styrène (dont on fait le polystyrène) et le butadiène (hydrocarbure liquide explosif et hautement cancérigène) ; tu mélanges, tu secoues et POUF : tu as du caoutchouc synthétique.





Qu’en faire une fois usé (le pneu) ?
Aujourd’hui qu’en faisons-nous ?

1 : je le met dans une décharge. Manque de bol : le pneu enfouit capture une bulle d’air et développe une facheuse tendance à s’élever.

2 : je fais une balançoire… ça nous fera plusieurs milliards de balançoires pour les bientôt 9 milliards de grands enfants que nous sommes.

3 : je le brûle… pendant les manifestations pour que ça pue bien dans le nez du méchant politiciens qui n'est pas là… ou dans une cimenterie.

GAGNE !!
On les brûle en cimenterie. Le seul avantage du pneu usé c'est que ça brûle hyper bien (comme l'ont déjà compris pas mal de gens en colère), du coup dans une cimenterie on apprécie !!


...




En France, les émissions en CO2 des cimenteries = 20 % des émissions nationales.





et j’ai même pas la consolation de prendre mon vélo.

5 commentaires:

Dodinette a dit…

pourquoi les cimenteries plutôt qu'une autre industrie ? qu'est-ce qu'elles ont de spécial à avoir besoin de pneus pour se chauffer ?

et d'ailleurs, heu, les vélos aussi c'est du caoutchouc les pneus non ? (juste pour voir si j'ai bien compris la dernière phrase, huhu)

Moukmouk a dit…

Ici a chaque fois qu'on achète un pneu on paye un montant pour sa récupération. Il s'est développé toute une industrie du recyclage de pneus (même les pneus de vélo)si bien que maintenant on en importe. http://co-eco.org/fiches_dinformation_sur_les_matieres/?a=2007&id=pneus
Je pense même qu'il est maintenant interdit de les incinérer ( sauf peut-être dans les cimenteries).

zizule a dit…

exact à tout deux : vous êtes les plus forts
en France aussi il y a la taxe

Anonyme a dit…

mais tu n'as pas encore répondu à la question des cimenteries, pourquoi elles et non pas d'autres industries ?

zizule a dit…

voui alors : l'avantage des cimenteries c'est qu'elles ont un appétit insatiable et que la température de "cuisson" est suffisamment et perpétuellement élevée pour prévenir la formation de dioxines et de furanes. On pourrait aussi aller les brûler dans des incinérateurs "classiques" mais il se trouve qu'ils ont déjà pas mal de trucs à manger ceux-là...
Les cimenteries sont assez friandes de pneux puisque c'est assez efficace en terme de pouvoir calorifique.