mercredi 28 novembre 2007
que se passet-til dans une usine d'épuration ?
d'abord on enlève tout se qui traîne de dégueu dans l'eau (cette eau provient non pas de la rivière, mais directement des villes ou industries raccordées)
ambiance
(ici ce sont des cornichons mais on peut aussi retrouver des couvertures, des outils, des ... dentiers)
(cette dernière histoire est particulièrement savoureuse : un jour une station d'épuration reçoit un appel du député du coin. Celui-ci avoue s'être torché la gueule, avoir vomi dans le caniveau et y avoir laissé son dentier... Est-il possible de le récupérer ? OUI, puisque vous avez financé un réseau d'assainissement hyper performant !!)
ensuite y a tout un tas de trucs mi-bio mi-chimiques pour enlever toutes les traces laissées dans l'eau par les usines de choucroute et de rillettes
(dont une filtration par charbon actif : 1 gramme de charbon actif = 1000 m2 d'interface entre eau et charbon !!!)
puis on brasse l'eau dans un grand bassin où résident tout plein de bactéries
NE PAS SE BAIGNER : on ne flotte pas dans cette eau, impossible d'y nager, on coule direct si on ne meure pas avant de mort toxique
après tout ceci on centrifuge, on truc et on bidule, on récupère le méthane, etc...
voilà ce qui reste avant qu'on rejette l'eau à la rivière (celle-ci est potable mais "faut ajouter pas mal de ricard"...il faudra avant d'être bue qu'elle soit recaptée un peu plus en aval par une autre station de production d'eau potable (voir post précédent))
Ces boues sont séchées et analysées : si les taux de polluants (métaux lourds, détergents, etc...)et de germes pathogènes (bactéries et virus) sont inférieures à une certaine norme européenne on peut l'épandre sur sols agricoles. Sinon on doit stocker dans des centres de stockage de déchets de classe 1, c'est à dire hyper imperméabilisé, conditionné, surveillé, etc.
Il existe aussi une nome d'accumulation des polluants sur 10 ans. Elle ne doit pas non plus êre dépassée.
Certaines stations mettent en place un "truitomètre" à l'exutoire : il s'agit d'une cage contenant une truite (poisson extrêmement sensible aux pollutions des eaux) placée au niveau du rejet d'eau dans la rivière. Si cette eau est encore mauvaise, la truite meurt quasi-instantanément, et on fait alors fonctionner la station en ciruit fermé jusqu'à ce que la qualité de l'eau retrouve la normale.
C'est cruel mais bien plus rapide que les analyses en labo, donc plus efficace.
Autre moyen pour épurer l'eau : le lagunage.
Possible seulement dans les petites communes de moins de 2000 habitants, vu qu'il faut 5mètres cube de flotte par habitant.
Il s'agit d'une succession de trois bassins sur sol argileux. L'eau passe de l'un à l'autre par gravité, les particules de polluants décantent, l'eau est filtrée par des roseaux dont la photosynthèse permet à certaines bactéries de s'installer et de consommer certains polluants, etc.
Au final on rejette dans le milieu naturel une eau souvent de meilleure qualité que celle du milieu lui-même...
Ach! ch'est bôw !
lundi 26 novembre 2007
faut pas pleurer
J'ai trouvé un Vélib'!
par Perséphone
Jour 1 Le film burlesque
P extrait un orteil précautionneux de sa couette en plumes moletonnée. Sur les hauteurs de Belleville le vent se fraye un chemin sans peine jusque dans les intérieurs étudiants, et comme on le sait, mercredi matin, c'est latin, alors l'enthousiasme à issuer du précieux réduit retombe avant que d'être né. L'orteil hésite. Dans la cuisine l'odeur du café Franprix, les remuements délicieux des préparatifs du petit déjeuner sont une invite irrepoussable.
Mercredi matin, c'est latin.
C'est autre chose aussi, mais P l'ignore puisqu'elle ne lit pas la presse. Mercredi c'est chaos social, et donc, corollaire inévitable de l'entrée dans l'hiver (huit degrés: gla), c'est trafic nul sur la ligne 11, entre Châtelet et Mairie des Lilas. P engoncée dans son manteau à larges plis s'en fiche et compte sur les doigts de sa main gauche le nombre de stations Vélib' qui s'échelonnent de sa cuisine à la station Belleville, trois cents mètres plus bas:
« Rue des Pyrénées, ça fait un... euh, rue Piat, deux; deux, et puis de toute façon il y en aura en bas, ils descendent tous la rue, ces marioles, et ils laissent les vélos en bas; donc ça fait trois. Tacite à dix heures sans problème! »
Les jours de grève la surpopulation du métro devient hétéroclite. Autrefois un Américain m'avait confié à l'oreille que les rames de la RATP étaient d'étranges étuves sensuelles; il est probable qu'il entendait par là autre chose que ce qu'il disait, car il n'y pas d'endroit en ce monde où l'on ait moins l'air de se divertir en se frictionnant les reins mutuellement (- souvenir des grèves 2002). Sur le quai s'entassent un contrebassiste, deux Chinoises, et toute une garderie mie-partie en landaus, qui nous transporte vaguement dans les abris anti-atomiques de la bataille d'Angleterre. P opte pour un repli stratégique par les escalators en panne, et lorsqu'on l'interroge
« Oh non, trop de monde, c'est la grève, vous savez,c'est très angoissant. »
Allons-y donc à pied puisque c'est rigolo. Evidemment P se trouvait très originale d'avoir songé aux Vélib' qui sont un moyen de transport rapide et économique – c'est l'abasourdissement complet quand elle en surprend deux, puis trois, puis d'autres encore attachés aux barrières, aux lampadaires et aux cafés par de puissants verrous, en prévision de la ruée du matin (qui est finie depuis une heure); il y a donc eu des gens pour payer toute une nuit de location qu'ils n'ont pas mise à profit, et s'accaparer ainsi un service qui, rappelons-le – indignation subite – est municipal, communautaire, et démocratique, bouârk! Et à Couronnes, est-ce-que...?
A Couronnes non. S'ensuivent les premières frémissements. Comment être dix heures chez Tacite, alors qu'en hordes mornes les Parisiens de l'Est se dirigent vers le centre, encombrent les trottoirs, les rues et la chaussée; alors que les camions comme délivrés du bon sens défoncent les poubelles au moment où l'on passe; alors qu'entre les étalages serrés de pastèques chinoises et de courges les vélos circulent en toute liberté? Un autre latin a écrit sur cette stupeur de la ville qui va être assaillie, c'est Tite-Live et c'est Rome, et nous, sur nos trottoirs empopulaciés, nous sommes les Gaulois et nous allons vers la Curie.
La marche c'est amusant mais en général c'est l'été, et P aime se sentir maîtresse de ses déplacements, c'est pourquoi, tout obnubilée par les reflets chrolophylle des plots à Vélib' en état, elle court vers République, elle court vers les Arts et Métiers, et toujours rien, mais des rangs de plus en plus denses de Parisiens nerveux et peut-être mieux informés – là! Rue du Renard. Un vélo. Bien sûr personne ne connaît la rue du Renard, à part les trois morveux qui vont travailler à la BPI les jours de semaine pour s'envoyer des mimiques lascives; hop, technique Vélib', on pianote, on enfourne,on décroche, maîtrise de l'objet et du matériel, les pans du manteau déployés en grande queue, et c'est parti pour huit centimètres – jusqu'à ce qu'à la réflexion, un Vélib' sans chaîne, non vraiment, ça ne suffit pas. Par fierté P refuse de le fixer au plot dont elle l'a ôté. Elle ira plus loin. Elle maîtrise. Sur les trottoirs comme tout à l'heure, mais avec vingt tonnes de ferraille, elle court vers le Quartier Latin.
Jour 1 – soir
Mercredi matin, latin. Qui a dit cela? On ne lit pas de latin quand la Sorbonne est occupée. Mais on veut bien rentrer sous une couette moletonnée qui offre contre le froid une barrière illusoire et néanmoins moelleuse. Pour cela rien de plus simple: ce matin à dix heures, est-ce-que toutes les bornes près de la Sorbonne n'étaient pas abondamment pourvues en Vélib'? Est-ce-qu'elles n'étaient pas vertes commes les feuilles du Palais-Royal dont Desmoulins a fait des cocardes, les enseignes de l'espérance et de la réforme des coeurs?
Paris raisonne d'un seul bloc. A dix heures tout le monde veut le cinquième, à vingt-et-une on veut Belleville: les bornes sont vides ou défoncées. Rue d'Ulm, rien. Rue de l'Estrapade, rien. Rien Cujas, rien. Rue des Ecoles, rien. Rue de la Sorbonne, rien. Rue Lagrange – ah! rue Lagrange. Une loupiote. Les gestes, gourds, les yeux, brouillés des larmes du grand froid – agir vite, avant qu'un touriste, un étudiant... Non, finalement, personne n'en veut de celui-là, et P sera seule à y fixer son bagage avec l'exultation du triomphe, de la jeunesse et des grands soirs!
Glong.
Glong.
Glong.
Serait-ce donc que la roue avant est crevée?
Glong
Se débarrasser de ce machin ridicule.
Glong.
Il suffirait que la doublure du manteau se prenne dans la chaîne...
En allant vite on résout souvent des problèmes – glong glong glong – non on les crée et les multiplie, et sans doute qu'en plus de n'avoir qu'une roue la machine déraillerait, et voici la mort pitoyable au milieu d'une avenue écrasée par un bus (pas de bus. Par un autre Vélib'. Par une poubelle.)
Une borne rue du Temple. Le sens oublié des découpages naturels de la ville de Paris s'éveille au fond de sa cervelle gelée: rue du Temple – République – maison, lâchons cette charriote de cirque et prenons-en une autre; cela brille, cela brille rue du Temple, tout vert comme les Rameaux, comme les eaux des rivières de France, comme les sous-bois dans la rosée matutine; le vélo reposé, il ne s'agit que de taper un code, mystère et lien organique de la borne à elle, qui lui dit qu'à sa gauche – UN FICHU NAIN EST EN TRAIN D'EMBARQUER LA DERNIERE BONNE BECANE. Un blond:
« Mauvais état... Ils font grève chez Delanoë? »
Vingt mètres plus loin glong glong glong. Le blond a pris mon vélo.
par Perséphone
Jour 1 Le film burlesque
P extrait un orteil précautionneux de sa couette en plumes moletonnée. Sur les hauteurs de Belleville le vent se fraye un chemin sans peine jusque dans les intérieurs étudiants, et comme on le sait, mercredi matin, c'est latin, alors l'enthousiasme à issuer du précieux réduit retombe avant que d'être né. L'orteil hésite. Dans la cuisine l'odeur du café Franprix, les remuements délicieux des préparatifs du petit déjeuner sont une invite irrepoussable.
Mercredi matin, c'est latin.
C'est autre chose aussi, mais P l'ignore puisqu'elle ne lit pas la presse. Mercredi c'est chaos social, et donc, corollaire inévitable de l'entrée dans l'hiver (huit degrés: gla), c'est trafic nul sur la ligne 11, entre Châtelet et Mairie des Lilas. P engoncée dans son manteau à larges plis s'en fiche et compte sur les doigts de sa main gauche le nombre de stations Vélib' qui s'échelonnent de sa cuisine à la station Belleville, trois cents mètres plus bas:
« Rue des Pyrénées, ça fait un... euh, rue Piat, deux; deux, et puis de toute façon il y en aura en bas, ils descendent tous la rue, ces marioles, et ils laissent les vélos en bas; donc ça fait trois. Tacite à dix heures sans problème! »
Les jours de grève la surpopulation du métro devient hétéroclite. Autrefois un Américain m'avait confié à l'oreille que les rames de la RATP étaient d'étranges étuves sensuelles; il est probable qu'il entendait par là autre chose que ce qu'il disait, car il n'y pas d'endroit en ce monde où l'on ait moins l'air de se divertir en se frictionnant les reins mutuellement (- souvenir des grèves 2002). Sur le quai s'entassent un contrebassiste, deux Chinoises, et toute une garderie mie-partie en landaus, qui nous transporte vaguement dans les abris anti-atomiques de la bataille d'Angleterre. P opte pour un repli stratégique par les escalators en panne, et lorsqu'on l'interroge
« Oh non, trop de monde, c'est la grève, vous savez,c'est très angoissant. »
Allons-y donc à pied puisque c'est rigolo. Evidemment P se trouvait très originale d'avoir songé aux Vélib' qui sont un moyen de transport rapide et économique – c'est l'abasourdissement complet quand elle en surprend deux, puis trois, puis d'autres encore attachés aux barrières, aux lampadaires et aux cafés par de puissants verrous, en prévision de la ruée du matin (qui est finie depuis une heure); il y a donc eu des gens pour payer toute une nuit de location qu'ils n'ont pas mise à profit, et s'accaparer ainsi un service qui, rappelons-le – indignation subite – est municipal, communautaire, et démocratique, bouârk! Et à Couronnes, est-ce-que...?
A Couronnes non. S'ensuivent les premières frémissements. Comment être dix heures chez Tacite, alors qu'en hordes mornes les Parisiens de l'Est se dirigent vers le centre, encombrent les trottoirs, les rues et la chaussée; alors que les camions comme délivrés du bon sens défoncent les poubelles au moment où l'on passe; alors qu'entre les étalages serrés de pastèques chinoises et de courges les vélos circulent en toute liberté? Un autre latin a écrit sur cette stupeur de la ville qui va être assaillie, c'est Tite-Live et c'est Rome, et nous, sur nos trottoirs empopulaciés, nous sommes les Gaulois et nous allons vers la Curie.
La marche c'est amusant mais en général c'est l'été, et P aime se sentir maîtresse de ses déplacements, c'est pourquoi, tout obnubilée par les reflets chrolophylle des plots à Vélib' en état, elle court vers République, elle court vers les Arts et Métiers, et toujours rien, mais des rangs de plus en plus denses de Parisiens nerveux et peut-être mieux informés – là! Rue du Renard. Un vélo. Bien sûr personne ne connaît la rue du Renard, à part les trois morveux qui vont travailler à la BPI les jours de semaine pour s'envoyer des mimiques lascives; hop, technique Vélib', on pianote, on enfourne,on décroche, maîtrise de l'objet et du matériel, les pans du manteau déployés en grande queue, et c'est parti pour huit centimètres – jusqu'à ce qu'à la réflexion, un Vélib' sans chaîne, non vraiment, ça ne suffit pas. Par fierté P refuse de le fixer au plot dont elle l'a ôté. Elle ira plus loin. Elle maîtrise. Sur les trottoirs comme tout à l'heure, mais avec vingt tonnes de ferraille, elle court vers le Quartier Latin.
Jour 1 – soir
Mercredi matin, latin. Qui a dit cela? On ne lit pas de latin quand la Sorbonne est occupée. Mais on veut bien rentrer sous une couette moletonnée qui offre contre le froid une barrière illusoire et néanmoins moelleuse. Pour cela rien de plus simple: ce matin à dix heures, est-ce-que toutes les bornes près de la Sorbonne n'étaient pas abondamment pourvues en Vélib'? Est-ce-qu'elles n'étaient pas vertes commes les feuilles du Palais-Royal dont Desmoulins a fait des cocardes, les enseignes de l'espérance et de la réforme des coeurs?
Paris raisonne d'un seul bloc. A dix heures tout le monde veut le cinquième, à vingt-et-une on veut Belleville: les bornes sont vides ou défoncées. Rue d'Ulm, rien. Rue de l'Estrapade, rien. Rien Cujas, rien. Rue des Ecoles, rien. Rue de la Sorbonne, rien. Rue Lagrange – ah! rue Lagrange. Une loupiote. Les gestes, gourds, les yeux, brouillés des larmes du grand froid – agir vite, avant qu'un touriste, un étudiant... Non, finalement, personne n'en veut de celui-là, et P sera seule à y fixer son bagage avec l'exultation du triomphe, de la jeunesse et des grands soirs!
Glong.
Glong.
Glong.
Serait-ce donc que la roue avant est crevée?
Glong
Se débarrasser de ce machin ridicule.
Glong.
Il suffirait que la doublure du manteau se prenne dans la chaîne...
En allant vite on résout souvent des problèmes – glong glong glong – non on les crée et les multiplie, et sans doute qu'en plus de n'avoir qu'une roue la machine déraillerait, et voici la mort pitoyable au milieu d'une avenue écrasée par un bus (pas de bus. Par un autre Vélib'. Par une poubelle.)
Une borne rue du Temple. Le sens oublié des découpages naturels de la ville de Paris s'éveille au fond de sa cervelle gelée: rue du Temple – République – maison, lâchons cette charriote de cirque et prenons-en une autre; cela brille, cela brille rue du Temple, tout vert comme les Rameaux, comme les eaux des rivières de France, comme les sous-bois dans la rosée matutine; le vélo reposé, il ne s'agit que de taper un code, mystère et lien organique de la borne à elle, qui lui dit qu'à sa gauche – UN FICHU NAIN EST EN TRAIN D'EMBARQUER LA DERNIERE BONNE BECANE. Un blond:
« Mauvais état... Ils font grève chez Delanoë? »
Vingt mètres plus loin glong glong glong. Le blond a pris mon vélo.
jeudi 22 novembre 2007
Perséphone will soon come back
je vous laisse le temps de digérer les déchets, puis je vous balance 3 chroniques de Perséphone.
J'ai eu la honte à pleurer de rire dans la salle informatique.
J'ai eu la honte à pleurer de rire dans la salle informatique.
mercredi 21 novembre 2007
renvoi
je viens de publier un message mais il est affiché sous le précédent
et bien...descendez maintenant
zizule
et bien...descendez maintenant
zizule
lundi 19 novembre 2007
porte parole
Vous n'avez pas été sages.
Vous avez râlé, Moukmouk le premier.
Voici : (c'est Moukmouk qui parle)
"
Kwe Zizule,
Je joins ma petite voix à la demande de Dodinette pour un retour des lunettes à Zizule.
De fait, chaque fois que je lisais le titre, je ne pouvais m'empêcher d'avoir le souvenir d'une de mes scènes préférées du cinéma. Je ne sais pas si tu connais le magnifique ( et totalement fou) film de Jean-Pierre Jeunet: "Délicatessen" à voir et revoir parce qu'il y a une esthétique tout à fait particulière qui mériterait de faire école.
Dans le milieu de ce délire, la fille du boucher invite à diner, le clown accordeur de sommier. Pour ne pas lui montrer ses lunettes, elle se monte tout un scénario, qu'elle répète et répète sans ses verres. Evidemment cela dégénèrera en une série de tendres catastrophes. Ce n'est qu'un détail dans ce film qui en compte beaucoup, mais il me touche.
Alors c'est un petit plaidoyer pour le retour des lunettes... objet bien encombrant je l'admets, qui met en évidence nos imperfections. Mais ne sommes nous pas intéressant par nos imperfections plutôt que nos banalités?
grosses lèchouilles
Moukmouk
"
donc aujourd'hui, pour vous plaire je vais vous remettre mon nez et mes lunettes dans la tronche, par contre pour vous punir je ne vous parlerai pas déchets.
Na!!!
Vous avez râlé, Moukmouk le premier.
Voici : (c'est Moukmouk qui parle)
"
Kwe Zizule,
Je joins ma petite voix à la demande de Dodinette pour un retour des lunettes à Zizule.
De fait, chaque fois que je lisais le titre, je ne pouvais m'empêcher d'avoir le souvenir d'une de mes scènes préférées du cinéma. Je ne sais pas si tu connais le magnifique ( et totalement fou) film de Jean-Pierre Jeunet: "Délicatessen" à voir et revoir parce qu'il y a une esthétique tout à fait particulière qui mériterait de faire école.
Dans le milieu de ce délire, la fille du boucher invite à diner, le clown accordeur de sommier. Pour ne pas lui montrer ses lunettes, elle se monte tout un scénario, qu'elle répète et répète sans ses verres. Evidemment cela dégénèrera en une série de tendres catastrophes. Ce n'est qu'un détail dans ce film qui en compte beaucoup, mais il me touche.
Alors c'est un petit plaidoyer pour le retour des lunettes... objet bien encombrant je l'admets, qui met en évidence nos imperfections. Mais ne sommes nous pas intéressant par nos imperfections plutôt que nos banalités?
grosses lèchouilles
Moukmouk
"
donc aujourd'hui, pour vous plaire je vais vous remettre mon nez et mes lunettes dans la tronche, par contre pour vous punir je ne vous parlerai pas déchets.
Na!!!
mercredi 14 novembre 2007
Qu'est-ce qu'on fait avec nos déchets? On peut les enfouir
étape n°1 : je cherche un trou
si possible un avec une bonne couche imperméable dessous, de l'argile par exemple, et avec une nappe bien profonde, bien à l'abri sous quelques mètres de sol.
Le plus souvent malheureusement on utilise les anciennes carrières.
Il faut donc imperméabiliser cette carrière parce que "les déchets ça suinte énormément", et faut pas que ça aille nous contaminer notre flotte.
Je commence par une première couche : une géomembrane en plastique, bien épaisse.
Ensuite je pose des drains pour recueillir ce qui suinte.
Après je recouvre le tout d'argile et de tout un tas de matériaux que c'est super écolo tout ça.
Et cette photo est très pédagogique puisque vous pouvez y voir toutes les couches de protection superposées.
Et après ??
Je remplit.
Les piti z'engin que vous voyez c'est du 400 chevaux, chais plus combien de tonnes, et ça roule à toute allure.
Après ce qui peut être sympa par exemple, et vu que l'on SAIT qu'aujoud'hui est mieux qu'hier, c'est de ressorti les déchets qu'enfouiirent nos parents il y a 20 ans, puisqu'à cette époque c'était encore pire et qu'on ne triait rien de chez rien!!
Donc cela signifie qu'on rouvre les anciens trous,
qu'on creuse, qu'on trie métaux et plastiques.
(j'aime bien cette photo, elle a petit côté apocalyptique)
(pour ceux qui ne me connaissent pas : ici c'est moi)
Ca permet de gagner 30 % d'espace en plus et de se faire un petit chiffre d'affaire en revandant le métal (c'est facile) et le plastique (aux chinois).
Après quand le trou est plein, et pour reposer vos yeux endoloris, on nivelle, on tasse bien, on met des tuyaux de captage des gazs, et voilà ce que ça donne
si possible un avec une bonne couche imperméable dessous, de l'argile par exemple, et avec une nappe bien profonde, bien à l'abri sous quelques mètres de sol.
Le plus souvent malheureusement on utilise les anciennes carrières.
Il faut donc imperméabiliser cette carrière parce que "les déchets ça suinte énormément", et faut pas que ça aille nous contaminer notre flotte.
Je commence par une première couche : une géomembrane en plastique, bien épaisse.
Ensuite je pose des drains pour recueillir ce qui suinte.
Après je recouvre le tout d'argile et de tout un tas de matériaux que c'est super écolo tout ça.
Et cette photo est très pédagogique puisque vous pouvez y voir toutes les couches de protection superposées.
Et après ??
Je remplit.
Les piti z'engin que vous voyez c'est du 400 chevaux, chais plus combien de tonnes, et ça roule à toute allure.
Après ce qui peut être sympa par exemple, et vu que l'on SAIT qu'aujoud'hui est mieux qu'hier, c'est de ressorti les déchets qu'enfouiirent nos parents il y a 20 ans, puisqu'à cette époque c'était encore pire et qu'on ne triait rien de chez rien!!
Donc cela signifie qu'on rouvre les anciens trous,
qu'on creuse, qu'on trie métaux et plastiques.
(j'aime bien cette photo, elle a petit côté apocalyptique)
(pour ceux qui ne me connaissent pas : ici c'est moi)
Ca permet de gagner 30 % d'espace en plus et de se faire un petit chiffre d'affaire en revandant le métal (c'est facile) et le plastique (aux chinois).
Après quand le trou est plein, et pour reposer vos yeux endoloris, on nivelle, on tasse bien, on met des tuyaux de captage des gazs, et voilà ce que ça donne
Comment faire de l'eau potable ??
d'abord tu captes la flotte dans la maison des canards
après tu filtres feuilles, branches, tu rajoute des trucs et des machins pour la floculation (à vos dictionnaires) puis tu la filtres sur un lit de sable.
Puis tu centrifuges, tu mets de la chaux pour finir de sédimenter les petites impuretées, tu recentrifuges, tu concentre les boues.
Après tu ozones l'eau de manière à la désinfecter, ça fait une zoulie lumière bleutée.
Tu filtres sur charbon actif, tu rajoutes un peu d'eau de javel, un peu de soude selon la saison.
Tu fais passer le tout dans tout plein de tuyaux.
Et puis tu stockes les boues pour les vendre aux agriculteurs pour mettre sur leurs chaps.
Et après tu vas acheter du pain bien bio.
huhuhu
_I/AAAAAAAAAHA/h2Cm9HbsAJk/s1600-h/P1020564.JPG">
après tu filtres feuilles, branches, tu rajoute des trucs et des machins pour la floculation (à vos dictionnaires) puis tu la filtres sur un lit de sable.
Puis tu centrifuges, tu mets de la chaux pour finir de sédimenter les petites impuretées, tu recentrifuges, tu concentre les boues.
Après tu ozones l'eau de manière à la désinfecter, ça fait une zoulie lumière bleutée.
Tu filtres sur charbon actif, tu rajoutes un peu d'eau de javel, un peu de soude selon la saison.
Tu fais passer le tout dans tout plein de tuyaux.
Et puis tu stockes les boues pour les vendre aux agriculteurs pour mettre sur leurs chaps.
Et après tu vas acheter du pain bien bio.
huhuhu
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mercredi 7 novembre 2007
les déchets ça peut faire peur
"Bonjour Madame. Je suis missionnée par le Conseil Général pour interroger les entreprises du centre ville en ce qui concerne leur gestion des déchets. Vous avez du recevoir une lettre vous avertissant de mon appel en vue d'un rendez-vous."
"eeeuh...non. Mais vous savez ici ce sont des Pompes Funèbres, à part du papier on n'a pas de déchets."
"Certes, certes Chère Madame, mais ces papiers sont bien des déchets et il me faut absolument leur dire bonjour. Mr Votre Patron est-il là ? puis-je lui parler ?"
"et bien non il n'est pas là....mais...(ton angoissé)vous savez que...et bien...qu'on ne gère pas les déchets humains, n'est-ce pas ?"
"...(ton abasourdi, genre "quoi ! tu crois quand même pas que je t'accuse de trafic d'organe, ou bien ??") mmmeuh non!! ciel!! ouh ! quel méprise, grands dieux !! huhu c'que v'z'êtes drôle vous alors les croquesmorts!!"
"Ah! bon vous m'en voyez rassurée. Mais Mr Mon Patron n'est pas là, vous devrez rappeler"
"Of course chère Madame, je m'en réjouis d'avance"
(c'est pas comme si on était 17 à devoir décrocher un rdv avec 6 entreprises chacun...le tout avec 1 téléphone"
"eeeuh...non. Mais vous savez ici ce sont des Pompes Funèbres, à part du papier on n'a pas de déchets."
"Certes, certes Chère Madame, mais ces papiers sont bien des déchets et il me faut absolument leur dire bonjour. Mr Votre Patron est-il là ? puis-je lui parler ?"
"et bien non il n'est pas là....mais...(ton angoissé)vous savez que...et bien...qu'on ne gère pas les déchets humains, n'est-ce pas ?"
"...(ton abasourdi, genre "quoi ! tu crois quand même pas que je t'accuse de trafic d'organe, ou bien ??") mmmeuh non!! ciel!! ouh ! quel méprise, grands dieux !! huhu c'que v'z'êtes drôle vous alors les croquesmorts!!"
"Ah! bon vous m'en voyez rassurée. Mais Mr Mon Patron n'est pas là, vous devrez rappeler"
"Of course chère Madame, je m'en réjouis d'avance"
(c'est pas comme si on était 17 à devoir décrocher un rdv avec 6 entreprises chacun...le tout avec 1 téléphone"
lecture
"Le président Bush, environnementaliste convaincu, ..."
qué ??
ah ouais d'accord : année d'édition 1990
qué ??
ah ouais d'accord : année d'édition 1990
vendredi 2 novembre 2007
c'est long mais ça en dit long
nos amis les grecs, toujours eux, ont posé les 1ers principes concernant nos rapport aux déchets et à la qualité de vie :
Aristote, dans Le Politique, préconise de distinguer les cours d'eau selon leur usage : source pour l'eau potable, rivière our les autres activités.
A cette époque les déchets sont évacués en-dehors de la cité, à un stade des fortifications.
Hippocrate, dans Le Traité de l'Air, de l'au, des Lieux, pose les bases de l'hygiénisme (repris seulement au XIXe s), de l'assainissement, de la salubrite, ... et...de l'architecture bioclimatique !! (reprise seulement aujourd'hui)
Ensuite, évidemment, les romains.
Vitruve, dans De architectura (-27 av JC) parle de promenades, de vert, de bie-être, d'hygiène, de ventilation des rues, ...
Rome, de -500 à -27, avait un service d'évacuation des déchets, des trottoirs, des égoûts, des systèmes d'adduction d'eau (captages, aqueducs de 10e voir de 100e de km, châteaux d'eau, fontaines publiques et privées, puits, citernes).
De quoi permettre aux 1 millions de romains de disposer chacun de 1000l d'eau par jour (3 fois plus qu'aujourd'hui).
A cette époque on commence à drainer les bas-quartiers; ces canaux à ciel ouverts sont les cloacae.
Les latrines publiques (jusqu'à 150 places) sont nettoyées par de l'eau vive : vous "faites" au-dessus d'un torrent.
Le plus remarquable sont les châteaux d'eau : ils comprennent trois sorties. La plus basse alimente les fontaines publiques, celle juste au-dessus les thermes, la plus haute les fotaines privées. Ainsi en cas de sécheresse, le peuple est toujours servi.
Rome a aussi sa "ceinture de Jardins", autour du Champ de Mars, qui a perduré malgré les explosions urbaines.
etc etc
Arrive le Moyen Âge.
De nos jours notre inconscient collectif garde en mémoire une ville du moyen âge insalubre, poisseuse, marécageuse, nauséabonde, empestée, etc.
Or cette ville là n'est que la seconde ville du Moyen Âge.
La première possède moult canaux (dont un dessert spécialement les établissements nobles et "publics" : "le merderon")pour les métiers de la rivière : les teinturiers, les tanniers, etc... (Il faut rappeler qu'au XVIIIe s, 50% des villes européennes ressemblent à la Venise actuelle)
Ces différentes activités produisent des "déchets" (notion encore anachronique mais qu'importe) : l'alun qui fixe la teinture, le tan qui imperméabilise, la chaux qui gonfle les peaux et dégraisse la laine.
Or il se trouve que l'alun accélère la sédimentation, le tan limite la fermentation et la chaux décante !!
Ce qui permet à nos ancêtres de ne pas baigner dans l'innomable et de contenir les épidémies.
Les activités étaient judicieusement placées sur le système hydraulique de manière à ce que le tan ne gêne pas l'alun, que les peaux des "massacreries" soient directement livrées aux tanneurs via le canal, etc...
CA, cela s'appelle de "l'écologie industrielle".
Arrive ensuite la 2e ville médiévale, avec la guerre de 100 ans.
On fortifie alors, on creuse des douves. Résultat : l'eau devient stagnante, les canaux ne sont plus d'eau vive, et n'évacuent plus les polluants organiques.
C'est à cette époque que le drap (laine qu'on dégraisse dans l'eau vive) devient de la toile (chanvre, lin qu'on fait tremper, "rouisser", dans l'eau calme); le parchemin le papier (chiffon fermenté).
La pourriture sur les murs, le salpêtre, est utilisé pour la poudre à canon.
Emerge alors ce qu'on appelle une "civilisation du fongique" : lé déchet, le pourri, le nauséabond devient symbole de protection, de richesse.
Dans La Pharmacie de la merde (auteur inconnu) on explique doctement que se badigeonner d'excréments protège des miasmes.
C'est alors que surviennent les grandes épidémies.
Et c'est ici que l'on se rend compte que géopolitique, système de pensée, économie et écologie sont intimement liés et interdépendants.
XVIIIe s : l'aérisme, le siècle des Lumières, on recherche le "bon air" ("on" = classe aristocratique, of course).
Ici s'opère une révolution olfactive (comme quoi les structures mentales commandent les sens) : on se rend compte que...comment dire...que ça pue.
Du coup : parfums, fumigations, villes fleuries, villégiatures d'été (exemple : tous les châteaux de la 1ere couronne de Paris : Boulogne, Vincennes, ...), tourisme de cure, ..., on draine, on pave (inusité depuis les romains), on ventile, on crêpit les murs à la chaux pour repousser le salpêtre, on invente le vasisdas, on fait sonner les cloches et tirer les canons pour faire vibrer l'air, on invente le lit d'hôpital et la tombe individuelle, le couloir et les pièces à fonctions différenciées...
En somme, nous avons en parallèle : l'apparition de la notion d'individu en tant qu'autre, la privatisation du déchet ("je ne supporte plus tes odeurs, tes déchets"), le refus de la promiscuité.
XIXe s : l'hygiénisme avec Pasteur, Haussmann.
On dédensifie : on ouvre les boulevards, on dégage les parvis, on rase les Halles, on ventile, on connecte, on assèche, on comble les canaux, on bitume, on imperméabilise, on enterre l'eau, on créé des "espaces verdoyants".
XXe s : l'urbanisme moderne, avec la Charte d'Athènes, Le Corbusier, la ville socialiste, l'ultra-hygiénisme.
On rase les centre-villes, on standardise, on fait abstraction du contexte topographique/historique/géologique/..., on zone la ville en fonction (habiter, travailler, circuler, se récréer), on favrise l'hypermobilité.
XXIe s : n'a pas encore de nom.
On essaie de redensifier les villes : pas facile puisque nous avons toujours une représentation mentale négative de la densité, issue de l'hygiénisme.
On rouvre des canaux (la Bièvre à Paris, Rochefort), on préserve les marais (rempart contre la perte de biodiversité, éponge des inonsations, espaces récréatifs, culturel, ...).
On essaie de ne pas imperméabiliser le sol : laisser un espace entre les dalles, laisser passer l'eau dans le sol, laisser le sol épurer l'eau.
On "verdoie" : les berges, les parcs ne sont plus des pelouses, des espaces "verts", mais ce doit être des espaces "verdoyants", anarchiques.
On préserve les vieux centres, on met en valeur l'existant naturel et culturel.
On essai d'utiliser les matériaux de construction locaux, patriculiers à chaque ville, à chaque cas.
On favorise, on essaie, la mixite fonctionnelle et sociale des espaces.
Bientôt, qui sait, si le temps nous le permet, on arrivera au niveau des grecs.
Aristote, dans Le Politique, préconise de distinguer les cours d'eau selon leur usage : source pour l'eau potable, rivière our les autres activités.
A cette époque les déchets sont évacués en-dehors de la cité, à un stade des fortifications.
Hippocrate, dans Le Traité de l'Air, de l'au, des Lieux, pose les bases de l'hygiénisme (repris seulement au XIXe s), de l'assainissement, de la salubrite, ... et...de l'architecture bioclimatique !! (reprise seulement aujourd'hui)
Ensuite, évidemment, les romains.
Vitruve, dans De architectura (-27 av JC) parle de promenades, de vert, de bie-être, d'hygiène, de ventilation des rues, ...
Rome, de -500 à -27, avait un service d'évacuation des déchets, des trottoirs, des égoûts, des systèmes d'adduction d'eau (captages, aqueducs de 10e voir de 100e de km, châteaux d'eau, fontaines publiques et privées, puits, citernes).
De quoi permettre aux 1 millions de romains de disposer chacun de 1000l d'eau par jour (3 fois plus qu'aujourd'hui).
A cette époque on commence à drainer les bas-quartiers; ces canaux à ciel ouverts sont les cloacae.
Les latrines publiques (jusqu'à 150 places) sont nettoyées par de l'eau vive : vous "faites" au-dessus d'un torrent.
Le plus remarquable sont les châteaux d'eau : ils comprennent trois sorties. La plus basse alimente les fontaines publiques, celle juste au-dessus les thermes, la plus haute les fotaines privées. Ainsi en cas de sécheresse, le peuple est toujours servi.
Rome a aussi sa "ceinture de Jardins", autour du Champ de Mars, qui a perduré malgré les explosions urbaines.
etc etc
Arrive le Moyen Âge.
De nos jours notre inconscient collectif garde en mémoire une ville du moyen âge insalubre, poisseuse, marécageuse, nauséabonde, empestée, etc.
Or cette ville là n'est que la seconde ville du Moyen Âge.
La première possède moult canaux (dont un dessert spécialement les établissements nobles et "publics" : "le merderon")pour les métiers de la rivière : les teinturiers, les tanniers, etc... (Il faut rappeler qu'au XVIIIe s, 50% des villes européennes ressemblent à la Venise actuelle)
Ces différentes activités produisent des "déchets" (notion encore anachronique mais qu'importe) : l'alun qui fixe la teinture, le tan qui imperméabilise, la chaux qui gonfle les peaux et dégraisse la laine.
Or il se trouve que l'alun accélère la sédimentation, le tan limite la fermentation et la chaux décante !!
Ce qui permet à nos ancêtres de ne pas baigner dans l'innomable et de contenir les épidémies.
Les activités étaient judicieusement placées sur le système hydraulique de manière à ce que le tan ne gêne pas l'alun, que les peaux des "massacreries" soient directement livrées aux tanneurs via le canal, etc...
CA, cela s'appelle de "l'écologie industrielle".
Arrive ensuite la 2e ville médiévale, avec la guerre de 100 ans.
On fortifie alors, on creuse des douves. Résultat : l'eau devient stagnante, les canaux ne sont plus d'eau vive, et n'évacuent plus les polluants organiques.
C'est à cette époque que le drap (laine qu'on dégraisse dans l'eau vive) devient de la toile (chanvre, lin qu'on fait tremper, "rouisser", dans l'eau calme); le parchemin le papier (chiffon fermenté).
La pourriture sur les murs, le salpêtre, est utilisé pour la poudre à canon.
Emerge alors ce qu'on appelle une "civilisation du fongique" : lé déchet, le pourri, le nauséabond devient symbole de protection, de richesse.
Dans La Pharmacie de la merde (auteur inconnu) on explique doctement que se badigeonner d'excréments protège des miasmes.
C'est alors que surviennent les grandes épidémies.
Et c'est ici que l'on se rend compte que géopolitique, système de pensée, économie et écologie sont intimement liés et interdépendants.
XVIIIe s : l'aérisme, le siècle des Lumières, on recherche le "bon air" ("on" = classe aristocratique, of course).
Ici s'opère une révolution olfactive (comme quoi les structures mentales commandent les sens) : on se rend compte que...comment dire...que ça pue.
Du coup : parfums, fumigations, villes fleuries, villégiatures d'été (exemple : tous les châteaux de la 1ere couronne de Paris : Boulogne, Vincennes, ...), tourisme de cure, ..., on draine, on pave (inusité depuis les romains), on ventile, on crêpit les murs à la chaux pour repousser le salpêtre, on invente le vasisdas, on fait sonner les cloches et tirer les canons pour faire vibrer l'air, on invente le lit d'hôpital et la tombe individuelle, le couloir et les pièces à fonctions différenciées...
En somme, nous avons en parallèle : l'apparition de la notion d'individu en tant qu'autre, la privatisation du déchet ("je ne supporte plus tes odeurs, tes déchets"), le refus de la promiscuité.
XIXe s : l'hygiénisme avec Pasteur, Haussmann.
On dédensifie : on ouvre les boulevards, on dégage les parvis, on rase les Halles, on ventile, on connecte, on assèche, on comble les canaux, on bitume, on imperméabilise, on enterre l'eau, on créé des "espaces verdoyants".
XXe s : l'urbanisme moderne, avec la Charte d'Athènes, Le Corbusier, la ville socialiste, l'ultra-hygiénisme.
On rase les centre-villes, on standardise, on fait abstraction du contexte topographique/historique/géologique/..., on zone la ville en fonction (habiter, travailler, circuler, se récréer), on favrise l'hypermobilité.
XXIe s : n'a pas encore de nom.
On essaie de redensifier les villes : pas facile puisque nous avons toujours une représentation mentale négative de la densité, issue de l'hygiénisme.
On rouvre des canaux (la Bièvre à Paris, Rochefort), on préserve les marais (rempart contre la perte de biodiversité, éponge des inonsations, espaces récréatifs, culturel, ...).
On essaie de ne pas imperméabiliser le sol : laisser un espace entre les dalles, laisser passer l'eau dans le sol, laisser le sol épurer l'eau.
On "verdoie" : les berges, les parcs ne sont plus des pelouses, des espaces "verts", mais ce doit être des espaces "verdoyants", anarchiques.
On préserve les vieux centres, on met en valeur l'existant naturel et culturel.
On essai d'utiliser les matériaux de construction locaux, patriculiers à chaque ville, à chaque cas.
On favorise, on essaie, la mixite fonctionnelle et sociale des espaces.
Bientôt, qui sait, si le temps nous le permet, on arrivera au niveau des grecs.
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