Un film va sortir sur les écrans bientôt, réalisé par mon idole Clint (Eastwood pour les intimes). Le nom du film est tiré d'un poème de l'écrivain William Ernest Henley (1875). Le titre du poème est d'un certain Arthur Quiller-Couch en 1900.
Voici le poème et 3 traductions. Laquelle préférez-vous ?
Original | traduction littéraire | Traduction littérale | Traduction littérale |
Out of the night that covers me, Black as the pit from pole to pole, I thank whatever gods may be For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance I have not winced nor cried aloud. Under the bludgeonings of chance My head is bloody, but unbow'd.
Beyond this place of wrath and tears Looms but the Horror of the shade, And yet the menace of the years Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate, How charged with punishments the scroll, I am the master of my fate: I am the captain of my soul. | Dans la nuit qui m'environne, Dans les ténèbres qui m'enserrent, Je loue les Dieux qui me donnent Une âme, à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation, Je ne veux pas me rebeller. Meurtri par les tribulations, Je suis debout bien que blessé.
En ce lieu d'opprobres et de pleurs, Je ne vois qu'horreur et ombres Les années s'annoncent sombres Mais je ne connaîtrais pas la peur.
Aussi étroit soit le chemin, Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme Je suis le maître de mon destin, Le capitaine de mon âme. | Hors de la nuit qui me recouvre, Noire comme un puits d'un pôle à l'autre, Je remercie les dieux, quoi qu'ils puissent être Pour mon âme indomptable.
Tombé dans l'étreinte des circonstances Je n'ai pas gémi ni pleuré à voix haute. Sous les coups de la fortune Ma tête est ensanglantée, mais redressée.
Au-delà de ce monde de colère et de pleurs Ne plane que l'Horreur de l'ombre. Et pourtant la menace du temps Me trouve et me trouvera, sans peur.
Peu importe l'étroitesse de la porte, Le nombre des punitions sur le parchemin, Je suis le maître de mon destin: Je suis le capitaine de mon âme. | Depuis l'obscurité qui m'envahit, Noire comme le royaume de l'enfer, Je remercie les dieux quels qu'ils soient Pour mon âme indomptable.
Dans l'étreinte féroce des circonstances, Je n'ai ni bronché ni pleuré Sous les coups de l'adversité. Mon esprit est ensanglanté mais inflexible.
Au-delà de ce monde de colère et de larmes, Ne se profile que l'horreur de la nuit. Et pourtant face à la grande menace Je me trouve et je reste sans peur.
Peu importe combien le voyage sera dur, Et combien la liste des châtiments sera lourde, Je suis le maître de mon destin, Je suis le capitaine de mon âme. |
10 commentaires:
pour la simple d'esprit que je suis, je préfère la dernière traduction. Elle m'est plus intelligible. Mais rien ne vaut l'original, c'est toujours mieux en VO.
Toujours est-il que ça doit pas être très drôle ce qui lui arrive en ce moment à ce gars
ouhlala - je n'irai pas voir ce film ! même si je trouve le poème - en VO - très fort.
Traduire de la poésie et rester dans les rimes ... quel casse-tête ! mais elle ne restitue pas l'atmosphère lugubre, têtue et fière que je trouve à l'original. quitte à traduire, je crois que je préfère un mix de la 2e et 3e traduc.
Clint ? il m'énerve beaucoup depuis Mystic River... son amérique est tellement loin de la réalité.
Voici une 4e version qui me plaît mieux:
Du fond de la nuit qui me recouvre,
Noire comme une fosse, d’un pôle à l’autre,
Je remercie les dieux quels qu'ils soient
Pour mon âme indomptable.
Dans l'étreinte féroce des circonstances,
Je n'ai laissé échapper ni plainte ni sanglot.
Sous le gourdin de l'adversité
Ma tête est ensanglantée mais inflexible.
Au-delà de ce lieu de colère et de larmes,
Ne plane que l'horreur de l’ombre.
Et pourtant la menace des ans
Me trouve et me trouvera libre de peur.
Peu importe l’étroitesse de l’issue,
Et combien la liste des châtiments sera longue,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme
je suis très mauvais juge de la poésie, car la seule chose que j'arrive à réellement en apprécier est le rythme... ("De la musique avant toute chose" : faut que ça chante !)
dans la mesure où il s'agit de donner un avis sur la traduction d'un poème rythmé au départ, je préfère donc évidemment la 1re version...
@ moukmouk, il faudrait que tu voies Gran Torino...
tout pareil que dodinette.
mais la version de kapap est pas mal, sobre et fidèle.
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