Je vous mets ça juste avant le WE, histoire que vous trouviez le temps de lire : C'EST LONG !
mais instructif, sans vouloir me vanter
Une société sans déchets n’existe pas.
Ce qui existe, de la même façon que l’Humanité a toujours généré des déchets, c’est la réintroduction du déchet dans le système, qui permet d’en faire une matière première, une ressource pour d’autres que le producteur.
Ainsi le déchet n’existe plus.
Dans l’idéal, il n’apparaît même pas.
Quels systèmes existent, ou pourraient exister, dans cette voie là ?
Comment y arriver ?
Tout d’abord qu’est-ce qu’un déchet ?
Liquides, solides, gazeux, boueux, hybrides, …, dans toutes les matières et toute les formes, tout ce qui nous entoure est un déchet en puissance.
C’est donc la versatilité de la nature du déchet, de son lieu et de son mode de production, ainsi que de son producteur qui en fait quelque chose de difficile à gérer :
multiplicité des modes de gestion, et donc des partenaires.
Il existe pourtant dans le monde quelques exemples remarquables de « système sans déchet ».
A Kalundborg il existe depuis les années 80 une zone industrielle qui regroupe une centrale élextrique, une raffinerie de pétrole, une usine de biotechnologie, une usine de panneaux de construction, ainsi qu’un bâtiment administratif. Toutes ces entités s’échangent via pipe-line leurs déchets : cendres, gypse, soufre, azote, phosphore, … Ils servent de matière première pour les unes, au chauffage et à l’éclairage pour les autres.
L’avantage de ce système est de :
- réduire les besoins en matière première et en énergie venant de l’extérieur du système
- réduire les émissions de gaz et de déchets, qui sont réutilisés à l’intérieur du système
- raccourcir le temps d’amortissement des infrastructures (60 millions $ investis, 120 millions $ de revenus annuel)
Il y a evidemment des incinvenients à ce système : il est très rigide. L’un des partenaire ne peut pas changer son mode de production indépendamment des autres, au risque de faire imploser tout le système. Ce dernier ne peut pas non plus accueillir un nouveau partenaire ou en voir un disparaître.
Ce dernier désavantage pourrait ne pas en être un, dans la mesure où il assurerait la pérennité des entreprises, donc des emplois, ainsi que la multiplicatoin de petits systèmes analogues, indépendants les uns des autres.
Ce système où les entreprises sont dépendantes les unes des autres, tout en produisant des biens ou des services très différents, est appelé « symbiose industrielle ».
Kalundbord nous apprend 4 choses :
- déchet = ressource (comme dans un ecosystème classique)
- nécessité de contrôle de la nature du déchet pour en assurer la réutilisation (« eco-conception » : matières recyclables, peu de matières différentes dans le même objet, facilement démontable, matières non toxiques, non hybrides, …)
- nécessité d’infrastructures « pensées pour »
- nécessité d’existence d’une filière de reprise du déchet, afin que ce qui est « recyclable » puisse effectivement être « recyclé »
Ainsi il faut revoir notre paradigme productiviste traditionnel (n'est-ce pas), où déchets et ressources sont illimités. Progressivement on se rend compte qu’ils sont limités tout deux. L’étape suivante assimilera déchet à ressource.
L’éco-conception devra aller de paire avec la mise en place de filières de recyclage : à quoi bon fabriquer un objet recyclable si il n’y a personne pour le recycler ?
Et tout ceci ne sera possible que si les infrastructures le permettent.
La symbiose industrielle suffira-t-elle à gérer tous les déchets produits par notre société ?
Aujourd’hui que voyons-nous ?
Nos déchets sont collectés dans le meilleur des cas, puis brûlés ou enterrés dans des conditions plus ou moins acceptables. Un très faible pourcentage est recyclé.
Qu’entendons-nous par recyclage ?
Le recyclage ets le fait de réinjecter le déchet dans le système de production.
Ainsi le brûler est un recyclage si il y a récupération de l’énergie par-derrière. (Certains pays comme l’Autriche ont choisi de ne pas considérer l’incinération même avec récupération énergétiaue comme du recyclage : choix politique).
Le recyclage comprend également tout ce qui est récupération, réparation, réutilisation, …
Si nous nous mettons à augmenter le taux de recyclage, par exemple dans des installations style symbiose industrielle : très bien.
Cependant, si cette augmentation ne va pas de paire avec une baisse de la production de déchet, nous allons assister à une augmentation des flux de déchets, en matière de volume et de vitesse, avec trafic routier, spéulation, etc…qui viennent avec.
Pour ne pas engorger un système de recyclage qui se veut vertueux, la production de déchets à recycler doit diminuer.
Comment faire diminuer les flux de déchets ?
1° Rapprocher les centres d’approvisionnement et les centres de désapprovisionnement : favoriser les interactions proches entre centres urbains et centres industriels, et entre les centres incustriels eux-mêmes. Rapprocher ces centres, diminuera le transport, et donc les émanations.
De nos jours, les grands constructeurs d’installations de gestion de déchets (décharges modernes, incinérateurs modernes, …), affirment que des telles installations ne sont rentables qu’à hauts tonnages. D’une part ces sociétés ont intérêt à protéger leur monopole, et d’autre part les centres de désappropriation que nous envisageons ne sont pas des décharges ou des incinérateurs, mais des entreprises pour qui déchet = ressource, qui sont très dépendantes de leurs partenaires et donc ne peuvent pas grossir outre mesure. Des lois doivent venir consolider le système en maîtrisant l’implantation de tels symbioses industrielles.
2° Dématérialiser le bien, le déchet et l’énergie.
Pour l’énergie et le déchet, il est prouvé que l’on sait fabriquer les mêmes produits avec 10 fois moins de matière et d’énergie : c’est le fameux « facteur 10 ». Ce facteur est considére souvent par les lobby comme trop élevé, et à été réduit à 4. L’Europe, par exemple, s’est fixée comme objectif de réduire d’ici à 2050 ses émissions de CO2 par 4.
Les producteurs d’énergie et de technologies utilisées de nos jours les qualifient de plus en plus « clean ». Il n’exiets en réalité pas de process entièrement « clean ». Ce qu’il faut chercher ets le « light », le plus en plus neutre vis-à-vis de l’environnement.
Par exemple : l’éco-technologie qui fait faire le travail par des bactéries (renouvellement d’air dans les capsules spatiales), ou par les milieux naturels (épuration des eaux urbaines par les marais). Le principe étant d’ajouter le moins possible d’énergie d’origine « anthropique » pour arriver aux même résultats sanitaires ou autres qu’aujourd’hui.
En ce qui concerne le bien, c’est une révision complète de notre société qu’il faut remettre en cause.
Notre société est une société de propriété et de consommation. Il faut la transformer en une société d’utilisation, de fonctionnalité : peut importe que la voiture soit à moi, tant qu’elle roule, peut importe que le stylo soit excessivement bien manufacturés avec 4 plastiqes différents tant qu’il écrive et qu’il ne me fasse pas mal aux doigts, …
Evidemment on ne demande pas de remettre en cause l’évolution technologique, le design agréable aux yeux. Mais le remplacement d’une pièce au lieu de l’appareil entier, qui n’en a pas rêvé ? Que m’importe que mon imprimante soit neuve et qu’elle soit à moi, tant qu’elle imprime. Elle est cassée ? Messieurs, venez me remplacer la pièce défectueuse.
Ce système appelle une standardisation des pièces, des biens, mais aussi un changement au niveau des systèmes de garantie : non plus selon l’âge mais selon le bon fonctionnement.
Bientôt la nanotechnologie permettre de changer la forme de votre cafetière sans générer aucun déchet.
L’avantage de ce système est qu’il retiens le plus possible de matière hors du chemin des déchets, qu’il favorise l’emploi qualifié, au plus près des gens : donc relocalisation des activités. C’est-y-pas merveilleux ?
Comment impliquer les entreprises, les gens, … ?
L’actionnariat évidemment.
L’éco-conditionnalité des achats, des subventions, des process.
L’internalisation par les entreprises des coûts environnementaux. Cela rend l’agriculture biologique plus compétitive que l’intensive, par exemple.
Et surtout l’arme fatale : une taxation sur les ressources et non sur le travail.
Evidemment tout cela implique de nombreux bouleversements structurels.
Il faut trouver les étapes intermédiaires qui nous permettront d’avancer.
Alors, ça vous a plu ? J'ai pas été trop vite ?
vendredi 25 janvier 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
11 commentaires:
http://cf.news.yahoo.com/s/afp/080108/insolite/gb_chine
_environnement_climat_transport_insolite_1
Un aventurier veut voler jusqu'en Chine avec un carburant à base d'ordures
L'idée du nomadisme est justement basée sur ce principe. Ne prendre que ce qui est en surplus, c'est ne vivre que des déchets.
Le diner avec Dodinette a eu lieu et c'était magnifique, dommage que tu n'aies pas été là.
la standardisation des pièces tiens, on en rêve quand on a des appareils électroniques type appareil photo, téléphone portable, organisateur personnel, etc.... qui ont tous besoin de LEUR nourrice. au lieu d'une seule pour tout le monde.
(bon, je conviens qu'on a trouvé une autre solution à ça en rassemblant non les nourrices mais les appareils susdits)
j'aime beaucoup ce bel exposé. et surtout la phrase "il faut transformer notre société de propriété et de consommation en une société d'utilisation et de fonctionnalité". c'est très bien dit. et ça fait rêver.
d'ailleurs...
"le paradigme productiviste traditionnel"... ça sent la prise de note en cours ça - je me trompe ?
c'est quand je lis des trucs comme ça que je m'aperçois à quel point c'était bien les études...
@Dodinnette : extrait de "vers une écologie industrielle" de Mr Erkman
@Moukmouk : récemment j'ai mangé de la longe de veau (aucune idée de quelle partie du veau il s'agit mais excellent)et du saumon cuit par une baignade dans du jus de fruit de la passion
@ Lilousse : ça te fait rêver ? ah bon...mio ça me donne plutôt envie d'aller me coucher
et on te met combien sur 20 pour ces réflexions ?
Dans La Bible nouvelle traduction (Bayard Médiaspaul), dans l'Evangile selon Matthieu, le mot Enfer a laissé la place à: Dépotoir...
le Vatican a validé cette traduction ?
parce qu'on m'a l'air bon pour une relcture complète de la foi de plusieurs millions d'individus, là, quand même
...
je suis le nouveau Messie
...
je le savais
à la bienheureuse Zizule
Le Vatican, ch'sais pas. Mais c'est publié chez Bayard et sous l'égide du "Service biblique catholique Evangile et Vie"...
en tous cas , les municipales sont bientot et je pense que pour bellecity et ben zizule ferait un malheur. et qui a quand l'investiture dans l'Etat de Cleanland??
Zizule Présidente
Enregistrer un commentaire