vendredi 29 février 2008

Lilousse entre en scène

Premièrement : c'est sur son ordi, bénit soient-ils, que le destin m'autorise à vous abreuver de ma verve deux fois en une seule journée

Deuxièmement : nous testons ce soir un plat à base de haricots verts.

Haricots que Zizule a acheté sur le chemin de retour de son télétravail, au marché, "pouf pouf" (droits d'auteur pour Lilousse)

Bien bien bien.

Mise en scène :


Zizule et Lilousse équeutent (NB : Lilousse m'a aidé pour l'orthographe de ce dernier mot, j'allais vous servir un vague "équettent") les haricots, tout en causant brillamment du "pédé italien du deuxième".

Lilousse sort le petit panier de la "super cocotte SEB", remplie cette dernière d'eau, afin d'y placer les sus-dits haricots, équeutés donc, pendant que Zizule s'avachit lentement de tout son vaste poids sur le tabouret idéalement placé devant une table dont la hauteur lui permet, à Zizule, pas au tabouret, d'étaler horizontalement toute la partie supérieure de son auguste carcasse.


La super cocotte SEB est placée sur la plaque de cuisson. Tout va bien.



Lilousse : "Ah! on va regarder dans le livre de "recette super cocotte SEB" combien de temps faut laisser les haricots."

Zizule (la tête dans le c... dans les bras) : "Grumpfhhh"

Lilousse : "alors alors, làlàlalalaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAhhh! (oui Lilousse est une émérite chanteuse) Si les haricots sont anciens, ils sont durs. Vous les attendrirez en ajoutant une demie cuillérée à café de bicarbonate de soude (beuh ?) à la première eau de cuisson".

Zizule s'éveille lentement, car elle commence à subodorer un sujet bloguable (toi aussi, j'espère, public)

Lilousse (continuant d'une traite, très concentrée) : "Si vous le jugez utile, prolongez-en la cuisson de quelques minutes. De toute façon ne faites pas tremper les légumes secs : c'est inutile et parfois même déconseillé - Prout : nos haricots sont frais.
Lavez les haricots - Déjà ça c'est raté.
Egouttez-les - Logique.
Mettez-les dans la super cocotte SEB - où d'autre ?
Couvrez-les d'eau froide ... Quoi ?
Ne salez pas - Pas de risque.
Fermez la super cocotte SEB - Ils ne disent pas non plus qu'il ne faut pas mettre Kiki le caniche dedans, par hasard ?
Laissez bouillir 5 minutes - Ah ? c'est tout ? super rapide la super cocotte !
Ouvrez la super cocotte SEB et videz la au-dessus d'une passoire pour égoutter les haricots une seconde fois - à qui le dis-tu, yau de poële...
Cuits de cette façon, les haricots sont plus facilement digérés - Merde on va péter cette nuit.
Remettre les haricots dans la super cocotte SEB - (temps d'hésitation : a-t-elle bien lu ?) Qué ?
Couvrez les d'eau bouillante - Double Qué ? (Zizule s'écroule sous la table, les larmes aux yeux).
Ajoutez sel, oignons piqués de clous de girofle - (avec 2"f" ?) - , gousses d'ail, bouquet garni (celui que l'Elu m'a offert l'aut' jour ?).
Fermez la super cocotte SEB et laissez cuire 40 minutes - (temps d'hésitation : a-t-elle bien lu ?) - QUUUUOOOOOIIIIII???! - à partir de la mise en rotation de la soupape. MMMMMMAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIISSSSSSSS j'ai FAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIMMMMMMMMMMMMM mmmmOOOOIIIIIII!








Moralité n°1 : ne jamais vous fier à la propagande gastronomique.
Moralité n°2 : accepter l'invitation du pédé du deuxième à dîner.

à midi

le télétravail c'est bien

surtout quand le patron dit : "si tu peux pas te connecter chez toi, va dans un bar, je ferai passer les consommations en notes de frais"


cool, hein ?

n'allez pas croire que je me l'a coule douce : c'est qu'il me harcèle le patron : "alors ? t'as fait ça ? où t'en-es de ci ? envoie moi le truc, appelle machin"


à midi je rentre manger chez moi


ce midi donc je rentre chez moi


il est 12h dans un quartier piéton
les employés des restaurant prennent une dernière clope avant le rush de midi
des touristes braillent
des chiens chient
moi je cours et j'entends...


2 bonnes soeurs assez âgées, bras-dessus, bras-dessous, parler d'Amour


...


J'en ai souri jusqu'à mon 4ème étage...

jeudi 28 février 2008

Premiers jours

Ces derniers jours, j'ai été présentée par le boss comme : "Voici Zizule, ingénieur en rudologie".
Il m'a dit : "ouais, même si tu sors de la fac, on va dire ça, ça fait classe"

Hier soir, je vais au théatre avec un ami avec qui j'en ai fait quelques mois.
Il me présente à ses amis : "Ca, c'est Zizule, actrice".

Comme quoi on est toujours ce que les autres pensent que vous êtes.





Bon mais sinon : premières impressions de mise en situation professionnelle.
Je pensais sauver le monde comme tous les djeuns de ma planète, hein ?
Et ben je me retrouve assise derrière mon ordi à essayer de comprendre ce que me dit le patron et le rapport avec son air jubilatoire.
Entendons-nous bien : j'ai commence Lundi, il y a 3 jours.
Demain je dois : "Ah Zizule ! Vendredi tu me présenteras ton plan d'action pour l'étude en Patagonie Orientale".

Déjà que les études en cours j'ai un peu tendance encore à les mélanger, et en plus il me balance ça en fin de journée quand je suis prête à courir derrière le RER qui me ramènera chez moi en moins de 1h45 avec de la chance.


Sinon ?
Ca va.

dimanche 24 février 2008

La Cave aux Boulets, xi-ème "épidose"

Je suis allée faire les soldes. J’ai acheté une chouette robe noire et blanche, style années 20-30.
L’avantage avec cette robe, c’est que quand vous mettez un pantalon noir par-dessous et que vous vous pointez à la Cave aux Boulets, tous les Boulets perçoivent instantanément le « ‘ttention les gars, je suis dansable, invitez-moi c’est un ordre !».
Et de fait, à peine ai-je eu le temps de planquer mon manteau sous les fesses du percussionniste que je me suis fait happer dans la folle danse et le rythme fou, par un…un…

Comment dire ?

La cinquantaine jeune, grisonnante, burinée, fringante, … ridée, …rythmée.
Il avait du rythme en effet le danseur, un bon danseur.

Seulement je crois qu’il a été tellement surpris d’avoir attrapé une bonne danseuse (oui j’aime me lancer des fleurs, mais ce n’est pas moi qui ai commencé), qu’il en a perdu tout son sex-appeal, et a commencé à me regarder avec un air de…de…oui disons-le : de psychopathe.

À tel point que j’ai été obligée de lui dire : « Il faut arrêter de me regarder comme ça, ça fait peur ».
Du coup ?
Il a fini la danse à glousser en regardant ses chaussures.

Fin du morceau (excellent d’ailleurs).

Je vais m’asseoir.

Après quelques autres danses avec différents danseurs, un certain gars m’invite.
Je ne sais pas pourquoi mais je ne le sentais pas.
Pourtant, me dis-je : « à vivre sans péril, on passe à côté de la mousse au chocolat ».

Et ben les aminches : j’avais raison.
D’abord le type il s’est pris pour une fille et m’a installé dans ses bras comme si j’étais le gars.
J’ai doucement remarqué que c’est dans l’autre sens qu’on…
« Ah ! ah ! oui ! » qu’il dit, sans autre réaction.
Du coup je prends les choses en main et inverse la prise de main.
OK : nous voilà bien installés.
Pourtant, ce pauv’type…malheur à moi : aucun sens du rythme : sur une musique douce à pleurer il se met à gigoter comme une gelée tremblante.

Merci bien.

L’aventure suivante est quand même plus sexy, mais elle ne me concerne pas :
Il y avait dans la Cave aux Boulets un couple que je n’avais jamais vu : des danseurs de « danse sportive ».
Leur présence en ces lieux équivaut pour les puristes à un sacrilège. C’est-à-dire que bon…c’est pas le même genre, quoi…



Mais le drôle c’est qu’ils se sont mis à inviter des danseurs de ça…




Quand le danseur est lindyhoper et la fille sportive, ça donne pas grand chose : elle est beaucoup trop excitée, lance des œillades partout, s’agite, fait des manières, pendant que son doux cavalier swingue doucement en la tenant à bouts de bras, le plus loin possible de ses lèvres glossées et de ses talons aiguilles.

Par contre quand le danseur est sportif et la danseuse lindyhoppeuse le mélange est savoureux.
Et pour cause : le danseur est habitué à conduire, à s’adapter aux capacités de sa danseuse, de ce qu’il sent qu’elle est capable de faire. Du coup, face à sa swingueuse, il s’est un peu calmé. Elle, a contrario, s’est un peu délurée, a « essayé des trucs » du genre : « et si je pousse ma tête par là ça fait quoi ? ».
Après quelques secondes d’adaptation, le gars s’est mis à faire des blagues à la danseuse, des blagues de danseurs que y a que nous qu’on peut comprendre, et intranscriptibles par écrit.

Réjouissant à regarder.

jeudi 21 février 2008

cher public

ces jours prochains tu vas souffrir car je commence une cure

une cure ?

oui, une cure.

Une cure de Travail...

6 mois de cure, pour être précise.

Du coup mes publications, pour irrégulières qu'elles étaient, en vont carrément devenir erratiques (est-ce le bon mot ?)

Je te laisse cher public, j'ai mes chaussettes à ranger.

lundi 18 février 2008

La politique c'est pas mon truc mais...au fait, de qui parlé-je ?

Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?


Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.


Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?

Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.


Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.


Et la liberté de la presse dans tout çà ?

(pouffant de rire): Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?



Toutes les réponses sont de Victor Hugo et proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III.

entendu hier

"si l'homme est un désert
...
la femme est son chameau"


Interprétation ?

jeudi 14 février 2008

1h30

il m'a fallu ce temps pour faire ce que j'espère que vous avez remarqué sur la page de ce blog


...


j'ai mal à l'index maintenant, vous avez tout gagné


PS : par contre je vous ai mis les photos dans le post d'avant

mercredi 6 février 2008

La puissance olfactive (EN IMAGE!!! à voir en gros plan)

Bonjour les amis,

aujourd'hui je vous emmène faire un tour dans l'arrière-pays, où, aujourd'hui, nous avons visité toute la journée durant, diverses usines.

J'en retiens particulièrement deux.
Je vous mettrai les photos très prochainement, là je n'ai pas le matériel, mais je tiens à vous écrire tout de suite parce que j'en ai encore plein les narines.

Alors forcément vous vous dites que j'ai visité des machins avec du déchet tout partout, puisque je dis que ça pue.

Nullement.


L'avantage du déchet, voyez-vous, c'est que s'il pue, son odeur ne s'accroche pas aux vêtements...et là y a comme un espace qui s'est formé autour de moi dans la salle informatique de la fac...pour vous donner une idée du ...truc, quoi.


Mais je commence mal.

Prenons la première entreprise dont je souhaitais vous parler.
Celle-ci est un bonheur : l'usine Cointreau. Ca fleure l'orange, c'est un délice. Ils utilisent des alambics en cuivre et ont installés des vitres colorées au plafond, je ne vous dit pas l'ambiance dans la salle de production : un rêve pour les sens.
Visite de Cointreau donc, avec dégustation d'un cocktail en prime.



les distilleurs des zestes d'orange
ambiance



Seconde entreprise : une...(mon dieu, oserai-je ?)...une tannerie.
Et là au moment où je vous parle, j'empeste la charogne, au point où je me demande comment je vais me faire accueillir par ma coloc' !! Dans les vêtements, les sous-vêtements (j'ai vérifié), les cheveux, ... bouârk !!

Le principe : on receptionne des peaux brutes, congelées :




Celles-ci, n'est-ce-pas, arrivent tout droit des States : bien moins cheres, transport compris, que celles des vaches du champ d'à-coté...

Puis on les balance en vrac dans des foulons avec tout plein de produits :



Ca ressort comme ça après 3-4 jours :



Ce qui reste dans le foulon, est un bouillon infâme qui ressemble à ...



C'est des tendons liquéfiés, de la graisse, de l'huile, de l'eau, des poils dissolus, etc... On peut en faire de l'huile, de la colle, ... Ce que vous voyez sur la photo est l'équivalent de 2 jours de production...




Maintenant : quelques chiffres


1000 peaux traitées par jour
80€ la peau non traitée (avec poils, graisse, etc... : sortant de l'abattoir)
1000 m3 d'eau utilisés et traités par jour
3 bennes de 20 m3 chacune remplies des boues de station d'épuration en 2 jours
1 benne de 20 m3 remplie de graisse/chaire/poil/... par jour

une scie circulaire servant à tailler les peaux dans le sens de l'épaisseur, changée tous les 15 jours
des équipements qui ont moins de 6 mois, et qu'on dirait qu'ils ont 50 ans
à cause de l'air ambiant (pH dans les foulons = 12)
(les foulons c'est des énormes tonneaux où on laisse les peaux macérer dans différents trucs comme de la chaux, de la crème épilatoire, et d'autres produits. Un pH = 12 ça attaque ! le maximum étant 14)

1 gigaWatt consommé par an
1 million d'euros de frais de fonctionnement par an

ça explique que le cuir soit si cher





Quelques trucs :

un bon cuir est un cuir marqué "fleur de cuir", ou "fleur véritable", ou quelque chose avec "fleur" (c'est une partie de la peau : le derme, en langage de tanneur)

ce qu'on nous vend comme cuir de chamois, c'est de la chèvre

votre canapé en cuir brillant, on a injecté dessus et dedans du polyuréthane

du "cuir de buffle" c'est de la vache

votre sac Vuit*ton est fabriqué avec la partie du cuir situé au niveau ...des fesses de la vache (le reste de la peau est jeté...bravo)

Mado*nna est arrivée chez Her*mès un 25 décembre et a voulu acheter 2 sacs de crocodile roses. Et ben les ouvriers de l'usine d'Her*mès ont travaillé un 25 décembre jusqu'à 20h pour lui faire ses foutus sacs et qu'elle puisse repartir avec aux States.






et maintenant ?


je vais prendre un bain




PS : depuis hier y a plus de chauffage chez moi.
Il va etre chouette ce bain, je le sens