mercredi 27 juin 2007

Perséphone et... le Militantisme de terrain

Vous avez sans doute croisé un jour, en sortant du métro, en vous pressant à vos achats dans le Quartier Latin populeux, de ces pauvres hères qui distribuent des papiers en bafouillant des trucs. Evidemment l’observateur saura les distribuer en trois catégories :
- le vendeur de journaux gratuits, qui, vers les 7h30 du matin, parce qu’il fait froid, parce que la route est longue, parce que Bernard Werber est encore resté dans le salon, parce que la gratuité elle-même, dans nos sociétés marchandes, passe pour un des visages de la convivialité, de la chaleur humaine, de l’amour de l’Autre ;
- le diffuseur de prospectus (restaurant indien, épilation, Scientologie) : Homme-Chose, rouage de la machine capitaliste qui vit de publicité et d’information ;
- le militant.

Pour peu que le train de 7h38 soit sur le point de vous passer sous le nez, vous n’étudierez pas plus avant ces intéressantes distinctions ; mais prenons le parti, nous qui – lecteurs ou rédactrice de cette chronique, avons du temps à perdre – d’habiter pendant un instant cet être vain qui, lorsque vous empoignez la rampe avec férocité pour mieux vous propulser dans la station bondée, s’essaie à vous barrer le chemin en murmurant :
« Elections législatives !... »
Il faut voir que le militant n’a pas été mis sur cette terre que pour incarner les misères de l’engagement politique. Combien de fois, en effet, n’a-t-on pas entendu des passants pleins de compassion s’exclamer devant notre pitoyable assemblée :

« Ah ! vous avez bien du mérite ! ça n’est pas facile ce que vous faites ! »

Ce genre de sentences moralistes (qui partent du cœur, je pense ; et d’ailleurs ce sont des femmes qui les prononcent en général, et tout le monde sait que femme=charité=tendresse) accrédite l’opinion commune que les militants (et singulièrement les militants socialistes) sont une espèce marquée par Dieu, qui expient toutes les semaines dans les rues battues par le vent, la pluie et les casseurs de l’UNI, on ne sait quelle faute originelle. Les tracts qui, à la moindre averse, leur poissent les doigts et déteignent sur leurs manches de chemise, sont l’expression visible de cette souillure, un peu comme les syphilitiques, sur les gravures de Hogarth, portent en ornement sur le nez de grosses taches marronnasses qui les signalent aux mères prudentes, aux jeunes filles chastes et aux banquiers.

L’inutilité de ces actions, tout le monde l’a bien perçue. Elle ajoute simplement au sacerdoce du militant, qui, puisqu’on récompense rarement son fanatisme au service de la Cause, aime à se représenter (dans les pots d’après-tractage) écartelé et déchiré pour ses idées – j’imagine ainsi sainte Blandine, au moment où les lions portent le premier croc dans sa blanche poitrine ; et ainsi tous les matins, au sortir des métros, sur les marchés et dans les facs, les martyrs de la Chrétienté vont au devant du Peuple et lui répètent sur un ton languissant :

« Elections législatives !... »

Il n’est pas anodin d’ailleurs que le mot « christique » soit si couramment employé dans les réunions de campagne. Le visage du Sauveur se surimpose au nôtre dans les équipées les moins redoutables : X a tenu dix heures un bureau de vote du 5ème malgré les fourberies tibéristes, Bidule passe trois heures tous les soirs à négocier avec ses contacts de Sciences-Po, d’autres ont pris leur café Place Monge, comme de vrais prolétaires, parce qu’ils devaient être sur place au plus tôt : leur dévouement est proprement christique. La byzantiniste déchue que je suis n’a pas de peine, au demeurant, à déceler le parallèle entre nos combats de chapelle et les grandes luttes christologiques du IXème siècle : le Christ était-il un ou double, le socialisme est-il multiple ou fédérateur, y a-t-il des hérétiques et faut-il les brûler ? Le militant est philosophe quand il achève de se geler sur les marches de Censier pour parler aux faqueux : alors il se construit comme pur par rapport à l’Impur, et cette dialectique de l’exclusion fonctionne à plein au sein de la section : au terme des réunions le Pur traverse la salle foulant les ruines sanglantes des idéologies abattues, dans la rue il s’offre au monde et l’inonde de sa sève. Mais le monde, que la rue Saint-Jacques symbolise idéalement, s’en fout pas mal.

C’est le drame du militant : il est convaincu et personne ne lui en tient rigueur. Je veux dire qu’il aimerait de temps en temps susciter un peu la controverse, d’abord parce qu’on lui a dit que c’était dans la discussion que les arguments s’affûtaient, comme on trempe l’acier dans l’eau pure, ensuite parce que pour exister, il faut bien s’affirmer comme Autre (mais si, mais si). Mais personne n’imaginera d’aller matraquer un gars parce qu’il est social-libéral ou qu’il défend la taxe Tobin. Quoiqu’il y ait dans les facs des gens spécialement appointés (Dieu sait pourquoi, nos universités parisiennes sont remplies de fascistes) au collage d’affiches vengeresses (« Pas de gauchistes dans nos amphis ! ») ; mais sur le marché Maubert, qui n’a jamais été, je vous l’accorde, un haut lieu de la circulation des idées, la ménagère empoignera son poireau et ne se souciera pas dans l’enfourner dans la bouche ébahie du militant qui la côtoie. Elle l’ignore. Il est juste là et il fait un peu laid dans le paysage, mais il ne dérange pas.

Les seules discussions que sa présence soulève sont généralement stupides et/ou embarrassantes. Mettons que la protagoniste se soit postée, un jeudi soir vers six heures trente, à la sortie du métro Cluny (sachant que la Sorbonne est à 200 m, c’est particulièrement mal joué, mais bon, c’est son problème). Son look de gauche (cf. texte antérieur) part à vau-l’eau, alors elle porte une robe à paillettes style poule géante du music-hall. Dans sa main gauche les tracts récents de la campagne des législatives, qu’un vieillard névrotique a tout droit ressorti des présidentielles de 81 : même logo, même plaquette, et les mots d’ordre n’ont pas beaucoup changé ; mais à France éternelle solutions éternelles, hein. La méthode du tractage est à peu près acquise, surtout depuis qu’elle a visionné cet épisode de Desperate Housewives où Gabrielle vend des voitures sur une plate-forme de supermarché : sourire, déhanché, classe. Comme depuis un quart d’heure un vieux schnoque l’asticote, elle doit se retourner pour lui flanquer un gnon ; et au retour elle retend le bras en soufflant :

« Elections législatives !... »

Manque de bol : ça n’est pas un vieux schnoque, mais pas loin ; c’est son ennemi juré, Machin, dont elle a pourri toute la khâgne, et qu’elle évite dans les couloirs de Paris-IV comme un cadavre putrescent ; évidemment Machin a le droit de prendre son métro où il veut. Il tient sa revanche, ce gros fourbe. À ses yeux la politique est bien une affaire de femmes. Il ouvre une large bouche pleine de dents aiguisées et lâche :

« Alors, c’est un bon coin ? Il y a beaucoup de monde ? »

La protagoniste, qui manque d’esprit d’à-propos, esquisse une moue idiote et mise tout sur l’aspect grosse poule : « Euh, ouais, ouais, c’est sympa, pas mal », avant de percevoir l’aspect odieusement grivois de la remarque de l’autre. Et lui s’en va en s’éventant de son tract.

Conclusion :

un militant ne convaincra jamais personne, mais il peut se lancer, par des rencontres inédites, sur les scènes des grands cabarets parisiens. Qui a parlé de politique-spectacle ?

mardi 26 juin 2007

Il était une fois...du sucre

Une fois ingéré, l’aspartame se transforme en poison, et même en plusieurs poisons : la phénylalanine, le méthanol et la dicétopipérazine.

La phénylalanine est un acide aminé que l’on trouve dans le cerveau humain. Il a été démontré qu’une seule prise d’aspartame suffit pour faire monter les niveaux de phénylalanine au niveau cérébral.

La consommation régulière d’aspartame entraîne ainsi inévitablement un taux cérébral excessif de phénylalanine dont la première conséquence est une chute de l’hormone cérébrale de la bonne humeur (la sérotonine), conduisant à des désordres émotionnels tel que la dépression.

Une consommation chronique d’aspartame va, quant à elle, carrément modifier la chimie cérébrale entraînant des pertes de mémoire voire même une destruction des neurones comme on l’observe dans la maladie d’Alzheimer.

On notera enfin que le Dr Louis Elsas, professeur de pédiatrie (Université d’Emory, Georgie, USA), n’a pas hésité à déclarer devant le Congrès américain que la phénylalanine qui se concentre dans le placenta peut provoquer des cas d’arriération mentale.

Le méthanol correspond, en poids, à environ 10 % de l’aspartame. Il se décompose, entre autres dans le corps en acide formique (le poison injecté par les piqûres de fourmis) et en formaldéhyde (un cancérigène connu qui cause des dommages à la rétine, s’oppose à la reproduction de l’ADN et cause des malformations prénatales).

Les problèmes les plus connus d’un empoisonnement au méthanol sont les problèmes visuels. D’autres symptômes sont également répertoriés : maux de tête, bourdonnement d’oreilles, dérangements gastro-intestinaux, faiblesse, vertiges, frissons, trous de mémoire, engourdissements et douleurs fulgurantes des extrémités, troubles du comportement.

La dicétopipérazine, enfin, a été impliquée dans l’apparition de tumeurs au cerveau et des polypes utérins.



Mais, me direz-vous, c'est quoi cet aspartame ?

En France, son nom commercial est : ... Canderel





Voilà le genre de chaîne qui passe au boulot. Je laisse toute liberté à tous de contredire ceci...c'est juste au cas où.
Je veux pas faire flipper mais ... c'est flippant.

Si ça vous intéresse je vous mettrai le paragraphe expliquant comment ce produit s'est retrouvé dans nos consommations.

"niark niark!! cultivons la peur!!!"

lundi 25 juin 2007

an Inconvenient Truth

c'est la fête du cinéma : je suis allée voir le film du titre

c'est une conférence d'Al Gore "who used to be the future Président of the USA", à propos du global warming

extrêmement bien ficelé, pléthore de figures scientifiques, d'images choc, d'images pédagogiques, de résultats d'études faites "by my friend n°82"

et honnêtement : dès que je me disais "ouais, mais il oublie un aspect du problème, là" et bien pouf!! voilà t'il pas qu'il nous le dissèque l'aspect du problème

Bush et les USA s'en prennent plein la gueule, sans trop oublier l'Europe, mais en oblitérant complètement les pays du Sud, mis à part la Chine

le tout arrosé d'humour, j'aime bien ce passage là : (retranscrit approximativement)

"voici une image présentée lors d'une conférence de l'équipe Bush. L'objectif était de convaincre les gens que les gestes écologiques nuiraient à l'économie des USA.
On y voit une balance avec sur l'un des plateaux : des lingots d'or. MMMh!! miam miam!! On en voudrait bien des lingots comme ça!! non ?
Et sur l'autre plateau ? ... la planète toute entière !! MMh...je me demande...le fait est que pour avoir les lingots...il me faut bien une planète...non?"


voilà

un peu larmoyant de temps à autre mais très digeste et motivant puisqu'on finit sur une note positive style "we can do it!!", preuve à l'appui et exemple du trou de la couche d'ozone en renfort

le seul problème est qu'il attend le générique pour afficher des phrases comme "utilisez des voitures hybrides, isolez votre maison, recyclez, votez "verts", etc...priez si vous croyez à la prière"

En somme : il ouvre la porte, fait taire les "so cold" sceptiques, maintenant il faut avancer


On y va ?

mardi 19 juin 2007

patron, je vous aime

"Ah! dis voir Mme la secrétaire affiliée au service, Mr notre patron m'a dit en Décembre qu'il me prendrait en interim en Juillet. Quand est-ce que je signe ?"

"Oôh ?! ah bein il âa riên dît, cômm' d'hâbitûude. R'viens Meerrcreudi!"

"Beuh...ok."

lundi 18 juin 2007

Belforrrrt, terrrritoire de rrrêêiv'

ben voyez je révise mon jugement

ce trou perdu au fond du Doubs est devenu un hâavre de paix

mais pourquoi donc, vous demandez-vous ?

figurez vous que le territoire de Belfort est quadrillé par une piste cyclable mirifique (dite "la coulée verte") qui vous permet d'aller de n'importe où à où vous voulez, en longeant le Doubs, le canal Rhin-Rhône, un lac ouvert à la baignade, des aires de jeux peuplées de mômes à roulettes, des cages à écureuil pour adultes, des carpes, des saules pleureurs, une autoroute, des patates, du beurre, une salade et trois oranges (ah non ça c'est la liste des courses) etc, ...

et en plus pour ne rien gââacher, lorsque je revins du boulot après un morne Vendredi, je trouvâa l'Elu nonchalemment appuyé contre les boîtes aux lettres, tel un colis oublié et pensif...

ouais, ça gââache rien

mercredi 13 juin 2007

pares-chocs foutus et corps de rêve

mon éminent collègue P (assez sémillant aussi, du reste) est revenu de voyage aujourd'hui

il a été navré de rater le coup des 77 cm d'hier

par chance : personne n'a été assez méchant pour les lui dénombrer

du coup j'ai mis au point un plan diabolique :

- s'il arrivait me prouver qu'on peut mettre 20 pare-chocs dans une container de 1.60 m3, je lui avouerai mon tour de taille après manger -




la corrélation entre les deux item ne doit pas vous sembler évidente

il n'empêche que prouver cela fait bien avancer mon travail et entretien le travail d'équipe





P est devenu fébrile mais il a réussi

mardi 12 juin 2007

deux mois que je m'emmerdais...

...lorsqu'arriva cette sainte journée

hum



nan : c'est pas vrai, c'est pas que je me faisais ch... mais bon ça n'avançait pas




Mais aujourd'hui !!!!


Depuis 2.5 mois que je courais après le service Untel, et depuis une semaine qu'on sait qu'il faut rendre le X. rapport ce soir, et bien boum!! Voilà t'y pas que Untel m'appelle en fin d'après-midi pour se mettre à disposition.

Je crois que je vais...soit les tuer soit les embrasser...





Et pis ben aujourd'hui j'ai eu la honte de ma vie.


A cause de ma mère.
(Comme toujours diront certains.)



Elle voulait mon tour de taille en cm, pour me coudre une jupe.

Du coup j'ai du mobiliser tous mes amis ingénieurs pour retourner le hangar qui nous sert de bureau et trouver un mètre-ruban.






Résultat = 77 cm, pour les curieux (après déjeuner)

jeudi 7 juin 2007

le Bingo des réunions

Vous avez des difficultés à supporter les réunions ?
L'ennui et le sommeil vous prennent pendant les conférences ?

Vos problèmes ont vécu. Car il existe maintenant le nouveau BINGO DES REUNIONS
Une méthode très efficace pour garder la concentration lors des séances ou réunions.

Comment jouer ?

1. Fabriquez des cartes mentionnant les mots ci-dessous et disposez-les de manière à former un carré, avant la séance

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Synergie Convergence Mutualisation * Cible Brainstorming Client
Résultats Optimiser * Efficace Réformer Budget Finaliser *
Phase Processus Maîtrise des coûts Projet Modèle Acteur
Mentalité Qualité Solutionner * Problématique Cœur de mission Partenaires
Référentiel Gestion Développement durable Réduction des dépenses Agenda Transversal
Stratégie Mise en œuvre Mode projet Influence Ressources Investissement Capitalisation de l'information *
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
* N’existe pas dans le dictionnaire mais, qu'importe, tout le monde comprend....


2. Chaque fois qu¹un des mots présents dans les cases est prononcé, biffez-le.


3. Dès qu'une ligne, une colonne ou une diagonale est remplie, criez « BINGO ! ».



Quelques témoignages de joueurs :

• "J'ai gagné après seulement 5 minutes de réunion"
• "Ma capacité de concentration s¹est beaucoup amélioré avec ce Bingo
• "L'ambiance lors de la dernière séance fut très tendue, car 14 personnes étaient déjà prêtes à remplir la 5ème case après le premier quart d'heure.Le directeur fut très étonné d'entendre 8 personnes crier "BINGO" au même moment."
• "Maintenant, je me présente à chaque réunion de mon entreprise, même si je ne suis pas invité."

mardi 5 juin 2007

relativité des mesures

vu et entendu hier, en réunions :

"mgnmeugneumeu...bon, vous voulez passer de 10 à 15 tonnes ? ça posera pas de problème, c'est pas énorme"

"meugnmeugnue...quoi ??!! 4 à 5 millimètres !!! mais c'est énorme !!"


Moralité : il faut toujours savoir de quoi on parle.