jeudi 4 septembre 2008

LE BOULET DU BATEAU - Persephone en Turquie - 2

Rappelons que Perséphone a été au précédent épisode, indécemment zyeutée par un vieux lubrique puant, et un jeune tout aussi lubrique quoique moins puant.

Elle sort de l'eau azurée, en bikini à poix.

Reprenons son récit là où nous l'avons laissé.

"

...

Une vengeance s'impose-t-elle ?

On verra plus tard car l'écume abonde, et il fait bon s'y tremper les pieds en rafraîchissement. Saisie d'audace juvénile, je me risque au premier étage, et envisage d'un coup d'oeil la hauteur du saut:

trois mètres.

Grmph.


Le vertige guette et se déclenche.
Bon, après tout, il n'est pas nécessaire de produire tant d'éclaboussures, Boulet se guérira bien tout seul.

Je suis debout sur le parapet (c'est une scène très inquiétante à regarder de l'extérieur, j'imagine). Encore un peu et mes pieds dérapent sur le bois mouillé – il faut être forte – et mon Dieu voici que Boulet surgit, bardé d'algues et de sel, et de petits coquillages collectés au fond de l'eau, et il me sussure un vibrant « hello » chargé des charmes des Tropiques.

D'horreur, je saute.


Boulet est resté sur le parapet, non pas décontenancé, mais ravi de ma performance, dont il se croit sans doute le père et l'initiateur. Je le maudis au milieu des crachats d'eau de mer, et lui me renvoie mon salut,

heureux,

comblé,

...

homme enfin.

La fin de la croisière s'épuise dans une ambiance suspicieuse, qu'alimente l'Allemande et ses potins sur les mondes souterrains de Fethiye (voir à la rubrique « pélicans »).
Ce boulet m'a paru diplômé. Il est adroit, surtout. Une horrible brunasse se laisse aller à un jeu de photos intimes avec lui, lèvres contre lèvres, bouârk! et que je me cambre le fessier.
Je répugne à la complaisance. Boulet adore.

...


Enfin de retour à l'embarcadère!

Erhan-Dört s'est tenu à l'écart des ruines, mais nous lui pardonnons, au grand chéri, car il a le galbe ventru d'une autruche, ce qui entrave les déplacements en eaux peu profondes. Tout l'équipage se met en rangs pour sortir, le capitaine, le barman, et les deux mousses acnéiques; les estivants ont remisé leurs bouées, et pour ma part je n'ai pas quitté mon coussin, puisqu'il est à l'arrière, c'est bien pratique.
Je vois Boulet prendre son tour sur le marche-pied, altier, pas si laid, après tout; mais scène étrange: ne tient-il pas la brunasse par la taille, du geste immémorial de la possession?
« C'est sa femme » souffle l'Allemande, « ils viennent souvent sur le bateau, presque tous les deux jours. »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

voilà donc un beau spécimen de boulet... et ta vengeance, persephone, tu l'as eue finalement ?


vivement les quinze épisodes !