mardi 4 décembre 2007

qu'est-ce qu'on fait avec les ordures ? on peut les incinérer

avec plein de camions



je m'en vais ramasser les poubelles de mes concitoyens.

Malheureusement je suis dans une ville où on ne trie pas encore, alors ça fait pas mal de saloperies.

Avec mon camion-super-et-tout j'amène ma précieuse récolte au centre d'incinération.
Je verse le tout dans une salle de stockage : 10 m sous le plafond + 6m de profondeur sous le niveau du sol.
Cette salle doit être remplie jusqu'au plafond à l'aide d'un grapin (3.5 tonnes) manipulé par un charmant môssieur dont la cabine se situe près du plafond, et où ça pue sa mère, grave.
Par contre la vue est imprenable.







Cette salle est remplie en ... 2 jours 1/2 (250 000 personnes affiliées)

Elle est également soumise à une constante dépression de manière à maîtriser tout départ de feu. Les fours sont également en dépression, de manière à ce que vous puissiez en ouvrir la porte sans rien craindre en matière de retour de flamme.


Une fois que la salle de stockage est remplie, on allume les brûleurs dans les fours pour arriver à 850 °C.
A partir de ce moment le grapin commence à remplir le four.






(ce four là est en maintenance, n'est ce pas)


Sur le sol vous voyez une espèce d'escalator : il avance très doucement au-dessus de brûleurs et d'injecteurs d'oxygène, ceci afin de maîtriser le feu.
Une fois que les déchets sont arrivés au bout du tapis roulant, leur incinération est censée être aboutie, et ils doivent être éteints, comme on le voit d'ailleurs sur cette superbe photo. (prise par la porte ouverte du four, avec les cheveux volants vers le feu)


Il ne reste plus que des cendres, des résidus calcinés etc.

Le tout refroidi, on récupère les éventuels liquides suintants.

Puis on en retire tout ce qui est métallique, on rebroie, et on fait un tas.



Ce tas que vous voyez est tout ce qui reste de une semaine d'ordures.
Il est laissé à l'air libre pour solidification, sur un sol imperméabilisé et drainé. Ensuite revendu à raison de 1€/t, on peut le réutiliser en technique routière, c'est à dire sous vos pneus, en tant que soutien sous l'asphalte.





L'incinération vient après l'enfouissement en matière de tonnes de déchets gérés.


1 tonne de déchets incinérés nécessite
20 kg de bicarbonate, 500 kg de coke, 1.3 kg d'eau ammoniacale pour le traitement des fumées
6 tonnes d'air
250 litres d'eau
85 kWh

et produit
560 kWh (90 % revendu à EDF à 45 €/mWh (moins que l'éolien) , 10 % réinjectés dans l'usine)
3 tonnes de vapeur
300 kg de résidus et cendres (dont 25 kg de métaux)
650 kilos de gaz rejetés après lavage et filtration





En France l'incinération avec valorisation énergétique (c'est à dire production de chaleur ou d'électricité) est considérée comme du "recyclage". Ce n'est pas le cas dans tous les pays européen (exemple : l'Autriche) dans lesquels on observe donc peut d'incinération.

Du coup, la solution consisterait-elle à rier de plus en plus, de manière à produire de moins en moins de déchets en mélange, qu'aucune filière de "recyclage matière" ne voudra reprendre ?

Pas si simple car en Europe on a choisit de limiter le plus possible l'enfouissement des déchets, en augmentant le coût de la tonne enfouit.
Quelle solution reste-t-il quand les déchets ne sont pas recyclables ? L'incinération.

Très bien. Mais donc nous envoyons à l'incinération des tonnages "épurés", "allégés" des papiers (recyclés), des métaux (recyclés), des plastiques (recyclés), etc.
Ce qui reste brûle...très mal. Et le mâchefers produit est de très mauvaise qualité.

Que choisir donc ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

les 500 kg de coke, c'est pour... les narines du monsieur histoire d'éviter la mort subite par asphyxie tellement ça pue ?

(décidément t'as un blème de photos, j'en vois que la moitié... par contre le film, super !)

Unknown a dit…

Et toi tu choisis quoi ?
Je sais pas toi mais, moi, ça me fait flipper !
J'ai de plus en plus l'impression qu'on ne trouvera jamais la solution.

Moukmouk a dit…

En terme de gaz à effet de serre, est-ce qu'il y a des études qui favorisent un modèle ou l'autre? Ici l'incinération a été totalement abandonnée parce que trop polluant, mais c'est avant la nouvelle génération d'incinérateurs. Ceux de 1950, c'est vraiment de la merde, avec des températures nettement insuffisantes pour bien lyser les gaz dangereux.

Et puis 850 ça me semble pas suffisant pour les furanes et les bpc et surtout les nouveaux phényl-bromés (les anti-feu pour vêtements) une vrai grosse merde bien dangereuse.

Anonyme a dit…

6600 tonnes de gaz degagées par 1 tonne de déchets : il n'y a pas une virgule qui s'est promenée de quelques places, là ?

Anonyme a dit…

est ce qu'on peut faire autre chose que faire confiance aux experts ès déchets pour savoir choisir le moindre mal ?

zizule a dit…

fais iech pour les photos...

la coke c'est un résidus d'incinération


@ Béa : je suis là pour ça, gnéhéhé
mais oui c'est un peu un cercle vicieux, et @véro : c'est souvent une histoire de moindre mal et...de plus rentable...

@Moukmouk : j'ai oublié ce détail : les fumées sont traitées et surtout : on allume les brûleurs pour arriver à 850°C avant de mettre les déchets dessus, ça permet de contrôler toute l'incinération du début à la fin

Le problème avec les usines d'incinération c'est que les normes changent très rapidement donc il faut faire très souvent des travaux dessus et donc ça coute encore plus cher

C'est bien que le Canada ait abandonné ça
mais evidemment les modèles modernes sont plus...mieux...enfin moins pas bien


@facteur 1000 : oui euh...attends 2 minutes j'ai du avoir la tremblotte en tapant le texte, je vais vérifier